Le musée de Montmorency

Si un homme sans identité n'est plus qu’une ombre, qu’en est il d’un lieu, d’une cité ?

C’est la permanence à travers le temps ; des caractères qui lui sont propres, sa mémoire, qui donne à un lieu la capacité de créer des formes originales, singulières.

Avec l'oubli la cité connaît la décadence. Ignorée, méprisée dans sa personnalité profonde, elle est très vite dégradée et de façon irréversible.

Pour parer à ce danger, seul un travail de recherche patient et précis des faits du passé — vie quotidienne, civilisation matérielle, grands évènements symboliques — permet de faire apparaitre peu à peu les contours d'un visage, d’une mémoire.

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Le Musée, dans une conception ouverte et dynamique, est pour une ville une chance réelle de ressaisir le sens de sa destinée.

C'est ainsi que la nouvelle Bibliothèque du Musée, bientôt installée à la «Maison des Commères» (4, rue du Mont-Louis), accueillera un fonds historique à peu près inconnu jusqu’à présent.

Dépoussiérés, restaurés et reliés, catalogués enfin, les documents seront mis à la disposition du public. Le fonds, d’une grande richesse pour la période moderne (XVIIIe siècle, Révolution et XIXe siècle), sera complété progressi- © vement par une mise Sur microfiches ou microfilms des archives historiques de Montmorency se trouvant à Versailles (préfecture de l’ancienne Seine et Oise), aux Archives Nationales et à la Bibliothèque Nationale.

Ces documents très divers (minutes notariales du XVIe au XIeE siècles, actes des communes, registres de police, archives ecclésiastiques. relevés d'État-civil, iconographie et cartographie...) constitueront un fonds d’archives très précieux pour l'historien de Montmorency.

Enfin, au plan local, afin d'établir une photographie de la ville aujourd’hui et de sauver ce qui témoigne de la vie passée, une collecte muséographique sera organisée (dépôt au Musée de documents et objets possédés par des particuliers) et un inventaire mobilier et immobilier établi.

Dès cet automne toute personne curieuse de l’histoire de Montmorency et de sa Région, pourra se rendre dans les belles salles rustiques de la Maison des Commères ; guidée par des fichiers rendant compte de l’ensemble de la documentation, conseillée, il lui sera possible de consulter sur place les ouvrages, les manuscrits ou les archives les plus divers. ,

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Cependant la création d'une Société d'Histoire était une nécessité ; sans histoire constituée la recherche individuelle ne peut se développer de façon satisfaisante. Aucun texte de synthèse, aucun cadre général ne permet actuellement au néophyte qui aborde l'histoire de Montmorency, de relier sa recherche à un ensemble significatif. Il convenait donc d'essayer de défricher collectivement quelques grandes voies, afin de permettre à chacun de mieux pénétrer les arcanes d’une histoire toute nouvelle, et de mieux assumer la recherche dans sa durée.

La Société d'Histoire permettra également, grâce à ses activités, parallèles à l’étude historique (organisation de conférences, spectacles, voyages, publications diverses...) d'inscrire davantage l’histoire locale dans la vie sociale. et de lui donner toute sa dimension.

L'élan si général aujourd’hui pour la recherche des origines, de la tradition et d’une mémoire a fait de la création de la Société d'Histoire un acte très simple qui a trouvé chez des gens venus d’horizons divers, une légitimité totale et immédiate.

Ce petit bulletin en est le signe.

Robert Thiéry
Conservateur du Musée J.J. Rousseau

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