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Montmorency, terre d'accueil.

Même sans s'intéresser spécialement à l’histoire, tout Montmorencéen peut être frappé par la diversité des implantations étrangères dansnotre ville. Que l’on visite la Collégiale, le cimetière des Champeaux, que l’on consulte 1a liste des Maisons de Repos actuelles (Maisons des Russes, des Arméniens, Sœurs soignantes polonaises, etc...), tout nous montre que Montmorency a été choisi de tout temps comme lieu de repos par des exilés de tous les pays... Ces considérations nous ont donné le désir d’en savoir plus long sur le sujet.

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Les polonais à Montmorency

Si nous abordons le problème chronologiquement, les Polonais furent les premiers à choisir notre ville. C’est donc eux que nous étudierons d’abord.

Combien de Montmorencéens, surtout parmi les plus jeunes, se doutent que Montmorency est encore aujourd’hui «un petit morceau de Pologne incrusté dans le sol français» et savent que le nom de Montmorency est très connu dans ce pays ?

La présence des Polonais date de l’exil qui suivit la révolte du Royaume de Pologne contre les Russes en 1830. Ceux-ci rognaient peu à peu les bribes d’autonomie qu’ils avaient accordées aux Polonais au Congrès de Vienne en 1815.

La révolution de 1830 en France avait soulevé en Europe un immense espoir, Italiens, Belges, Polonais essayaient de faire éclater le carcan de la Sainte Alliance.

Mais, comme l’écrivait Heine à la même époque, on n’entendit que «les aboiements des chiens policiers que l'aristocratie lâchait sur les représentants des idées libérales». Toutes les révoltes furent écrasées.

Les Polonais, en particulier, abandonnés de tous, durent s’incliner devant la puissance russe (capitulation de Varsovie le 7 septembre 1831). L'armée nationale fut dissoute, l’autonomie réduite à presque rien. Et pour beaucoup de Polonais compromis dans la révolte, ce fut le début d’un long exil, la plupart ne devant jamais revoir leur Patrie.

Ces exilés allaient être les gardiens de la culture polonaise interdite de séjour chez eux. Mais pourquoi choisirent-ils Montmorency pour venir s’y fixer ?

Étaient-ils attirés par le renom que Rousseau avait donné à notre ville, ce même Rousseau qui, en 1772, avait écrit (Les considérations sur le gouvernement de la Pologne» à la veille du premier partage de ce pays ?

Est-ce le hasard qui guida les pas du Général Kniaziewiczi (Son nom figure sur l’Arc de Triomphe de l'Étoile.) , ancien général de Bonaparte pour qu’il vienne acquérir une propriété à Montmorency, à la lisière de la forêt ? Toujours est-il qu’à la suite du général, vint habiter sur la place du Marché (au numéro 14), l’historien et poète J.N. Niemcewitz. Celui-ci trouva l’endroit charmant, il le dit dans son journal.

C’est donc grâce à ces deux amis unis dans la vie comme ils le furent après la mort (tous deux reposent dans un tombeau commun au cimetière des Champeaux), que Montmorency devint un des hauts lieux de l’immigration polonaise.

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Nombreux visiteurs célèbres.

Adam Mickiewicz d’abord, le plus grand témoin, sans doute, de ce romantisme polonais qui fut, avant tout, un romantisme de combat.

Adam Mickiewicz aux environs de 1850.
(Coll. musée J.J.Rousseau.
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Mais aussi, bien d’autres encore, des célèbres et des moins célèbres, des anciens officiers de la Légion polonaise de Napoléon, des diplomates, des artistes comme Frédéric Chopin, des hommes de lettres. Tous furent enchantés par Montmorency et beaucoup choisirent d’y reposer pour l'éternité, au cimetière des Champeaux.

La tradition s’instaura et quand Adam Mickiewicz mourut en 1855, à Constantinople, ses cendres furent transportées à Montmorency où elles demeurèrent jusqu’en 1890, date à laquelle le grand poète alla reposer à Cracovie, au château de Wavel, au côté de Kosciusko et de Poniatowski.

Jusqu'à ce jour, plusieurs centaines de tombes ont été occupées par des Polonais dans notre cimetière municipal. Aux morts illustres du XIXe siècle vinrent s’ajouter ceux du XXe, comme le fils de Paderewski, le pianiste compositeur, président du gouvernement polonais en exil à Londres ou le frère de J. Pilsudski, le dictateur polonais de l’entre-deux guerres. La petite fille de Mickiewicz y fut enterrée en 1972.

Tombe d'Adam Mickiewicz au cimetière de Montmorency.
(Photo André Duchesne)
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Chaque année entre le 15 mai et le 15 juin, à l'initiative de la Société Historique et Littéraire Polonaise, a lieu, à la Collégiale St Martin, un service religieux pour le repos de l’âme des Polonais morts en exil.

Pour ce qui nous concerne, 1983 marquera le premier centenaire de la mort de C. Norwid. Cela nous permettra d'évoquer la figure touchante du grand poète, pauvre parmi les pauvres et dont le corps n’eut droit qu’à la fosse commune de notre cimetière (Son nom figure sur une pierre tombale du cimetière des Champeaux.).

André Duchesne

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Les évènements tragiques que vit la Pologne actuelle, donnent un relief sinistre à l’article écrit avant qu'ils n’aient lieu.

Nous nous permettons de joindre notre humble voix à toutes celles plus autorisées qui demandent la libération des historiens Polonais actuellement incarcérés. Nous pensons en particulier à Bronislaw Geremek dont tous les étudiants d’histoire ont lu les ouvrages remarquables sur Paris au XIVe et XVe.

Que cessent les ignobles attaques antisémites qui l’assaillent et qu’il retrouve au plus vite la liberté !

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