La deuxieme guerre mondiale
un martyr de la libération : Roger Levanneur

Les nouveaux habitants de Montmorency peuvent se poser la question : «Qui est Roger Levanneur ?» : ce nom qui est honoré sur la très ancienne place du marché.

Roger Levanneur est né le 19 novembre 1923 à la Garenne-Colombes. Sa mère, veuve de guerre 1914-1918, se remarie avec Monsieur Levanneur, et vient s établir rue Carnot, où ils tiennent le café-tabac.

Roger fait ses études à l'actuelle école Pasteur. A leur achèvement, au début de la guerre, il travaille comme commis dessinateur à la Ville de Paris.

Comme tout le monde à cette époque, il a souffert de l'occupation nazie et aborde la période de la libération avec enthousiasme. Il brûle de voir sa ville libérée. Déjà, les échos de la libération de Paris sont parvenus à ses oreilles et, le 26 Août, les combats ont commencé dans la vallée de Montmorency.

Ce qui a pu se passer à ce moment reste imprécis. A-t-il été désigné pour une mission de liaison avec les réseaux de résistance d’Épinay comme nous l’ont dit des témoins de cette époque ?

Toujours est-il qu’il part dans l’après-midi du 26 Août avec un ruban tricolore sur lui. Plus personne ne l’a revu vivant.

La malchance veut qu’il rencontre, rue Rachel, une patrouille de S.S. cantonnés depuis plusieurs jours, 24, rue de Paris (avenue du Général de Gaulle).

Arrêté, il est amené dans la propriété Savouret, où il est immédiatement interrogé par un certain Bahmüller et torturé pendant de nombreuses heures. Sa famille le recherche et s'adresse à un prêtre qui parlant allemand, essaie d’obtenir des renseignements. Les S.S. répondent qu'il n’est pas là.

Pendant ce temps, les combats pour la libération de Montmorency se poursuivent, les nazis fuieront le 28 Août. C’est alors que Monsieur Levanneur, son père, et Monsieur Pépin, son oncle, partent à la recherche de Roger. Un sinistre spectacle les attend. Un orage nocturne a mis en évidence des traces de terre fraichement remuée. Roger était semble-t-il encore vivant lors de son ensevelissement.

Son corps fut transporté à l’hôpital dans l’attente d’émouvantes obsèques. Les honneurs militaires lui furent rendus par les résistants. Les Montmorencéens s’associèrent nombreux à cet hommage. Il reçut, à titre posthume, la médaille militaire, ainsi que la croix de guerre avec étoile de vermeil.

Colette VERMOND et André DUCHESNE

Nous tenons particulièrement à remercier Madame Pépin, sa tante, Madame et Monsieur Refeuille, sa belle-sœur et son frère, de leur aide et des documents qu’ils nous ont fournis.

Cette période douloureuse de notre histoire locale est lointaine pour plusieurs générations. Il nous a semblé nécessaire de recueillir le plus possible de témoignages, oraux et écrits. C’est pourquoi nous lançons un appel pressant à toutes les personnes susceptibles de nous fournir des documents, les plus humbles soient-ils, sur la période 1930. .... 1945 — Par avance, merci de votre aide.

Les documents sont à faire parvenir à Madame VERMOND ou à Monsieur DUCHESNE — Musée J.J. Rousseau — 5, rue du Mont-Louis — 95160 MONTMORENCY — 964.80.13

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