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La localisation de l'école de Mme De Brinon àMontmorency
Une énigme historique

Mme de Brinon, fille d’un président du Parlement de Normandie, devint fort jeune religieuse Ursuline mais elle dut quitter son couvent fermé par défaut de biens et, en compagnie de son amie Mme de Saint-Pierre, connut les tribulations d’une vie tourmentée par l’insuccès et l’indigence.

Fidèles à leurs vœux qu’elles ne renièrent jamais, les deux jeunes femmes s’efforçaient de subvenir à leurs besoins en se vouant à l'instruction des jeunes filles. Vers 1679, elles assuraient à Montchevreuil l'éducation de quelques jeunes villageoises, mais leur travail leur donnait à peine le nécessaire.

À la même époque, Madame de Maintenon, déjà fort bien en cour auprès du roi, passait souvent les étés au château de Montchevreuil, chez Mme de Montchevreuil, son amie. Ainsi que le rapporte le duc de Noailles dans son «Histoire de Mme de Maintenon», elle y rencontra Mme de Brinon «qui lui plût par sa piété, sa vertu et son esprit».

En 1680, Mmes de Brinon et de Saint-Pierre louèrent une petite maison à Montmorency où elles fondèrent un établissement d'éducation fort modeste ; les ressources de cette école étaient si modiques que Mme de Brinon eut l’idée de recourir à Madame de Maintenon, qui résidait alors à la cour à Saint-Germain.

«Madame de Maintenon, rapporte le duc de Noailles, la reçut avec bonté, elle fut touchée du récit de ses peines, l’encouragea dans son entreprise, lui promit de l'aider et commença par lui confier plusieurs enfants qu’elle faisait élever en divers lieux.»

Dans une lettre du 3 juin 1680, envoyée de Fontainebleau, elle lui écrivait :s
«Je vous supplie, Madame, de bien vouloir recevoir les deux petites filles que je vous envoie et de les instruire comme ayant à servir. Il faut, s’il vous plaît, qu’elles apprennent leur religion, à lire en français, et à écrire et compter, et du reste à servir à tout ce qu’il y a de plus grossier, autant que leur âge le peut permettre. Il semble que vous m'avez dit que vous preniez cent francs de pension ; je compte là-dessus et vous en serez bien payée.

«J'aurais pu les mettre pour 25 écus à Maintenon, mais je les crois mieux chez vous, et je suis bien aise de partager le peu de charité que je puis faire.»

Ainsi que l’expose Languet de Cergy (1677-1748), archevêque de Sens, dans un mémoire manuscrit sur «Saint-cyr et Madame de Maintenon », l’égérie de LOUIS XIV, tirée de la misère par la munifience royale s’était attachée à servir l’infortune. «Elle aimait à donner aux filles pauvres, une éducation sainte et laborieuse, et elle n’y épargnait rien».

De temps en temps, elle allait à Montmorency pour voir les progrès de ses petites protégées. Elle leur portait des vêtements de lin, et même de la nourriture «...car j'ai quelques soupçons qu’elles meurent de faim » (lettre à Mme de Brinon du 23 février 1682).

En 1682, elle proposa à Mme de Brinon de transférer son établissement à Rueil, ce qui fit.

Ainsi de nombreux documents attestent l'existence d’une petite école de jeunes filles à Montmorency, à la fin du XVIIe siècle, qu’il nous est malheureusement encore impossible de localiser.

Bibliographie

  1. Lavallée, Madame de Maintenon, 1802.
  2. De Noailles, Histoire de Madame de Maintenon, t. HI, Paris 1857.
  3. Marcel Langlois, Lettres de Madame de Maintenon, tome II, (Lettres du 3 juin 1960, 23 avril 1681, 29 août 1681 et 23 février 1682). (B.N. & Lb 37181 c)
  4. Dr Hoeffer, Bibliographie universelle, Firmin-Didot, 1964. Paris, le 28 février 1982

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