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Le quartier de l'Ermitage

Rue de l’Ermitage, attirés, semble-t-il, par le souvenir resté vivace de Rousseau et de Grétry, séjournent des artistes venus chercher loin de la capitale, le calme propice à la création, calme que trouble de loin en loin la présence d'hommes politiques célèbres.

Au numéro 7 -— En premier quart du XIXe siècle, un petit châlet abrite Adrien Boïeldieu (1775-1834). Celui-ci, qui avait étudié l’orgue à Rouen, sa ville natale, sous la direction de Charles Broche a été pendant huit ans Maître de Chapelle du tsar Alexandre-Ier, puis est devenu, après son retour en France, professeur au Conservatoire de Paris. Il s’est intéressé au piano, a composé quelques sonates qui ont fait sa renommée, mais le protégé de Louis XVIII est également attiré par le théâtre et le succès remporté par «Le Calife de Bagdad» en 1800 l’incite à poursuivre dans cette voie. C’est pour composer «La Dame Blanche» (qui sera son œuvre la plus connue), que déjà miné par la tuberculose, il séjourne en 1825 à Montmorency, espérant que le grand air et l'altitude guériront ses poumons malades.

Quelques année plus tard, c’est Frédéric Gaillardet qui habite là. Né à Tonnerre en 1806, avocat puis auteur dramatique, il a écrit « La Tour de Nesle » qu’ Alexandre DUMAS s’est appropriée et a publiée sous son nom. Une vive querelle puis un duel opposèrent les deux «auteurs» qui, finalement, décidèrent de publier l’œuvre sous leurs deux noms réunis. Avait-il jugé trop dangereuse la carrière d'écrivain ? Toujours est-il que Gaillardet devint journaliste et partit aux U.S.A. en 1839. Il y publia «Le Courrier des U.S.A.», journal destiné à rallier les populations francophones dispersées sur cet immense continent et connut un certain succès. Rentré en France en 1848, il devient alors le spécialiste des problèmes américains auprès de plusieurs journaux parisiens. C’est à cette époque qu’il séjourne à Montmorency dans le châlet de Boïeldieu.

Cette modeste demeure sera remplacée dans la seconde moitié du siècle par une construction beaucoup plus importante qu’habiteront successivement deux célèbres journalistes, plus ou moins mêlés à la vie politique : Grégory Ganesco sous le second emprire, Alfred Edwards au début du XXe siècle.

Jacqueline Rabasse

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