Avant-propos

L'Histoire a Le vent en poupe. Les villes voisines viennent ou vont se doter chacune d'une Société d'Histoire à l'image de la nôtre   : « Les Amis du Vieux Saint-Brice », Saint-Gratien, Groslay, un groupe de recherche à Andilly, etc...

Cette éclosion simultanée n'est pas le fait du seul hasard. Elle révèle l'existence d'un besoin impérieux, sans doute lié chez nos concitoyens à la peur des lendemains, à l'effroi devant la rapidité des changements de notre société, Il semble que, harassés par la course épuisante du monde moderne, lea hommes éprouvent le besoin de s'arrêter, de souffler et de regarder derrière eux. Ce goût pour l'histoire est également sensible à l'échelon national, où les nombreuses revues de vulgarisation historique ne se sont jamais aussi bien vendues.

Mais pourquoi une histoire locale ?

Nous avons souffert au début du mépris que certains affichent à l'égard de ectte histoire qualifiée de « petite ». Nous pensons, nous, que l'histoire locale n'est pas la parente pauvre des grandes synthèses, elle en est la substance.

Les grands historiens se nourrisent de ses multiples et quelquefois minuscules études faites par des amateurs au plein sens du terme. Par un juste retour des choses, ceux-ci prennent plaisir à replacer leurs modestes contributions au sein des grandes études pour en retrouver les tenants et les ahoutissants.

C'est de cet échange constant que vit l'histoire. Car l'histoire vit ! Elle n'est une immense nécropole vide et poussiéreuse que pour ceux qui la veulent ainsi, Le passé est partout à Montmorency : dans le nom des rues, dans le tracé des chemins, duns ses vieilies maisons. Il n'est que d'entrouvrir les portes du Montlouis pour y voir surgir l'ombre de Rousseau, que de parcourir la petite rue de la Châtaigneraie pour y rencontrer le souvenir de Heine, de Rachel, de Louisa Blanc, et de bien d'autres.

Les hommes et femmes illustres ne sont pas morts pour nous. La seule chose qui peut les tuer c'est l'oubli, et nous sommes là justement pour que cela ne soit pas.

Nous avons trouvé, pour ceite œuvre de résurrection, toute l’aide que nous pouvions espérer de la part de la municipalité de Montmorency et nous espérons que cela durera. Pour la ville, investir dans la conservation de sa mémoire est indispensable, Mais l'aide matérielle n'est pas à elle seule suffisante, il nous fallait aussi l'attention de nos concitoyens. L'accueil reçu par notre revue a été, pour nous, un réconfort et une incilation à continuer.

Cette année va s'ouvrir un cycle de conférences et de visites. Il va nous permettre de faire connaisaance directement avec vous. Faites-nous part de vos critiques. Apportez-nous vos idées et, éventuellement, votre aide. Nourrissez notre courrier, il est à votre service.

À bientôt, nous vous attendons.

A. Duchesne