Origine et évolution de quelques noms
de rues du quartier de L'Ermitage

La rue Grétry est, au dix-huitième siècle, nommée :

• « rue de la Châtaigneraie » de la rue Saint-Jacques jusqu'à l'actuelle rue de la Châtaigneraie ;
• « pavé d'Anguien à Paris » du n° 9 au n° 15 actuels ;
• « chemin d'Anguien à Saint-Brice » ensuite.

C'est après la mort de Grétry (en 1813), sans doute, sous l'influence de son neveu Flamand-Grétry, que le nom du compositeur fut donné à la route qui mène du n° 15 jusqu'à l'entrée de l'Ermitage tandis que la portion comprise entre le n° Let le n° 15 s'appelle en 1829 « rue de Paris au Pavé neufs ».

La rue de l'Ermitage a, elle aussi, changé de nom pendant cette période. Simple « Chemin de l'Ermitage » au dix-huitième, elle est élargie après 1816 pour permettre l'accès à la chapelle qui doit recevoir le cœur de Grétry et porte alors le nom du musicien. Pavée en 1870 et 1871 dans le cadre des travaux, alors entrepris par la municipalité pour procurer du travail aux chômeurs, elle devient à cette date « Rue de l'Ermitage ».

La ruelle des Haras. Depuis longtemps une fontaine et un lavoir existaient dans ce quartier dont le nom au dix-huitième s'orthographiait Aras ou Arras (graphie encore usitée en 1806). Pourquoi? Quel rapport y avait-il avec la ville d'Arras? Nul ne le savait; c'est pourquoi, lorsque le conseil municipal recensa, en 1427, les noms des rues et sentes de la ville, on écrivit «Haras», orthographe qui s'est maintenue jusqu'à nos jours mais, sans plus de fondement car il n'y eut jamais de haras dans ce quartier, Il semble donc qu'il faille rattacher cette appellation au terme celle «Ara» qui signifie «Eau Courante», racine qui désigne de nombreux cours d'eau d'Europe centrale et occidentale comme l'Aar en Suisse, l'Isar en Allemagne et l'Aa ou Isère en France.

La sente de la fontaine du Savat : nom très ancien porté au dix-septième et, sans doute bien avant, par un petit ru, la fontaine qu'il alimente et ma terre qu'il traverse: il y a en effet un fief du Savat. L'origine nous en est inconnue, est-ce un nom propre dérivé de Salvat (le Sauveur) ou une déformation de Savard terme qui désigne une terre inculte? Y a-t-il une autre étymologie? Si oui, Écrivez-nous.

J. Rabasse