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Les moulins de Montmorency

Les XIe et XIIe siècles ont été, en Île-de-France, marqués par l'apparition des moulins à farine.

Sur cent-dix-sept actes conservés de l'époque de Philippe Ier, trente-quatre mentionnent les moulins(1).

Alors le meunier devient un personnage important de la société rurale. Comme le forgeron, il est soupçonné de sorcellerie: «représentant du pouvoir seigneurial..., notable puissant et redouté, le meunier entre dans le folklore populaire, qui le maltraitera».

Au XIIe siècle, le moulin est donc, avec la forge, le foyer de le vie villageoise, né du développement de l'artisanat. Sa fortune durera tant bien que mal jusqu'au XIXe siècle, où la révolution industrielle lui portera un coup fatal.

L'aspect extérieur des moulins d'Île-de-France était, en général, celui d'une tour de maçonnerie couverte de bardeau.

Le mécanisme d'un moulin à vent traditionnel était relativement simple. L'axe vertical de la lanterne, appelé drapeau, eniraînait à la base le grand hérisson, roue à dents droites qui mettait en mouvement Îes deux lanternes secondaires. Le schéma ci-joint, complété par des légendes aux termes techniques savoureux, permet d'imaginer ce mécanisme,

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Les moulins à eau

Jusqu'au XIXe siècle, l'actuel lac d'Enghien, plus couramment appelé l'Étang Neuf, se trouvait pour sa majeure partie sur le territoire de l'ancien duché de Montmorency. Plusieurs petits cours d'eau, venus de la forêt voisine s'y déversaient ; ils étaient dotés d'un débit suffisant pour faire tourner des moulins,

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Le moulin de l'étang neuf à Anguien

Le moulin de l'Étang Neuf est connu essentiellement par un plan du XVIIIe siècle qui se trouve aux Archives du Musée Condé à Chantilly(2), D'après les archives jointes au plan, il est facile de reconstituer l'historique de ce moulin à eau. Il aurait été construit au XIIe siècle, sous Mathieu IV, à proximité du grand chemin de Pontoise.

Le 20 octobre 1446, Jean de Montmorency et les religieux du prieuré de Deuil le baillèrent à ferme pour seize ans, moyennant une redevance annuelle de six muids de grain, dont quatre appartenaient aux religieux qui possédaient un droit réel sur cette propriété.

Depuis cette date jusqu'à la révolution de 1789, différents meuniers se succédèrent au Moulin de l'Étang Neuf. Ils durent souvent entreprendre des travaux de réfection, notamment en raison du mauvais état de la chaussée de l'Étang.

En 1785, le meunier dut intenter un procès à M, Mézières, seigneur d'Éaubonne qui détournait l'eau d'un ru pour la faire entrer dans son parc.

Le 17 janvier 1797, eut lieu la vente du Moulin de l'Étang.

Remarque : d'après la Monographie de l'institution(3) , l'arpent valait à Montmorency 34 ares 19 centiares et la perche 34,19 m2.

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Le moulin de la Croix Blanche

Il faudrait entreprendre des recherches pour retrouver la trace du Moulin de la Croix Blanche, qui se trouvait d'après Chapuis aux environs immédiats d'un chemin desservant Pontoise.

Vers 1550 il se louait, avec le Moulin de l'Étang Neuf, ainsi que ses dépendances : quatre arpents de prés, de pâtures et de terre. Le locataire nourrissait es08 bestiaux qui vivaient en commun avec ceux du garennier, chargé de la surveillance de l'étang.

Les deux moulins à eau de Montmorency ont été détruits au XIXe siècle.

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Les moulins à vent

Montmorency a gardé de nombreux souvenirs de ses deux moulins à vent: des cartes, tant au Musée Jean-Jacques Rousseau, qu'à la Bibliothèque Mazarine à Paris et au Musée Condé à Chantilly, attistent de leur existence et parfois les représentent dans de jolies vignettes.

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Le moulin de Clairvaux

Le Moulin de Clairvaux était le plus ancien et, sans doute, le plus beau des moulins de Montmorency. Il s'élevait entre le fief d'Aras el celui de l'Hermitage et jouissait d'une situation exceptionnelle dominant la vallée. Il occupait un terrain jouxtant le chemin de Deuil aux Champeaux, qui comprenait également une petite maison à deux étages, Les trois plans conservés au Musée Condé de Chantilly(4) permettent de se faire une idée très précise de l'édifice et de son environnement.

Le 31 juillet 1552, Jean Le Laboureur, bailli de Montmorency, vendit au Connétable Anne, une pièce de terre de deux arpents et demi au lieudit Clairvaux, sur laquelle était situé le moulin à vent.

Le moulin, après avoir connu plusieurs locataires, au cours des siècles fut salué per Jean-Jacques Rousseau dans ses «Confessions», puis par Grétry dans ses «Mémoires//span>».

Le 6 juin 1787, il fut acheté par Pierre Duhamel et Marie Nicole Labouroe,t sa femme, moyennant un cens de treize setiers d'avoine. Le revenu était estimé à 234 livres. les réparalions restant à la charge des preneurs.

Le Moulin de Clairvaux tournait encore en 1811, mais i] fut abattu en 1854, d'après René Chapuis, à l'époque où Monsieur J. Félix en devint propriétaire (cf. infra).

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Le moulin de Jaigny

Une charte de 1151 ou 1161(4) précise que, dans l'entourage de Mathieu Ier de Montmorency, vivait une jeune femme nommée Reine, femme du Chevalier Raoul de Jagny qui donna son nom au fief.

Le 10 novembre 1519, Guillaume de Montmorency, concéda à Guillaume Thibault, marchand, demeurant à Mouy-en-Beauvaisis, un arpent de terre au champ de Jaigny prèsie marché de Montmorency, à la charge d'y construire un moulin à vent. Le terrain se trouvait près d'une borne et à proximité d'un petit clos de vignes. Dans l'État-Civil de Montmorency, quelques uns de ces meuniers sont mentionnés. On remarquera les variations de l'orthographe de Jaigny.

Un acte notarié de 1776(6), décrit le clos de Jaigny en ces termes : «Un clos appelé Jaigny, sis audit lieu d'Anguien, près la porte de Pontoise, environné de fossés et de lacs en plusieurs endroits et contenant environ cinq arpents, tenant d'un côté au chemin qui conduit des Boscherons(7) au moulin de Jaigny, partie duquel clos contenant vingt-et-un perches »,

Un acte du 20 avril 1769 (7) donne la description du moulin : «dont la cage est une tour couverte de maçonnerie, couverte de bardeau, dans laquelle est le meulage dudit moulin, garni de ses tournans, virants et travaillants, bâtiments et Lerrains en dépendant».

Après avoir appartenu à plusieurs propriétaires, dont M. Goix, qui fut le constructeur de l'actuelle mairie, le Moulin de Jaïgny, qui tournait encore en 1855, fut démoli à la fin du XIXe siècle : on peut encore en voir la tour fortement restaurée rue dos Moulins.

B.J. Bocquillon

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Notes

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