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Le centre commercial de 1911 à 1982

Introduction

La croissance du bourg de Montmorency s'est effectuée autour de deux pôles : tandis que Le centre administratif et judiciaire se fixait à l'intérieur des remparts entre le château, la collégiale et l'auditoire, le centre commercial se développait, à l'extérieur autour de la Place du Marché. C'est là, en effet, dans le périmètre délimité par les rues Carnot, Saint-Jacques, la Place des Cerisiers, les rues Bouchard et Condé, la rue du Marché et incluant la rue de la Poterne et la rue Demirleau que, depuis le Moyen Âge, se lient le centre des affaires dont nous voudrions, grâce aux souvenirs de quelques « anciens Montmorencéens » tenter de retracer l'évolution de 1911 à nos jours.

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En 1911...

Le centre de Montmorency en 1910
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En 1911, ce qui est frappant, c'est le nombre des débits de boisson. 18 cafés, restaurants et magasins de vin à emporter coexistent dans cette zone restreinte, Pourquoi ce nombre si élevé? S'agit-il d'une survivance du passé viticole de la ville et des guingueties XIXe ou de la nécessité de répondre à une forte demande locale à laquelle s'ajoute la consommation estivale de «clairet» par les Parisiens venus faire la traditionnelle promenade à ânes (c'est sur la Place dn Marché qu'ils se louent et qui, au retour de leur équipée, goûtent à la piquette locale ? On ne saurait trancher.

Quant aux besoins essentiels des cultivateurs et petits commerçants qui constituent alors la majeure partie des 7.000 âmes dénombrées en 1911, ils sont couverts par les 6 cordonniers, 4 mercières, 2 grainetiers, 2 marchands de bois et de charbon, le droguiste et le marchand de vaisselle du quartier ainsi que par les «petits métiers» de réparation et d'entretien à savoir : 2 bourreliers (les ânes sont nombreux), 2 quincailliers, 1 plombier, 1 serrurier, 1 étameur et le dernier tonnelier.

On semble, par ailleurs, garder longtemps ses vêtements et ne renouveler que rarement sa garde-robe dans ce bourg rural ; il ne s'y trouve, en effet, qu'un magasin de nouveautés. Mais, alors, comment expliquer l'existence d'une modiste, d'une marchande de parapluies, de deux tailleurs et même d'un fourreur? À quelle cliemèle s'adressent-ils?

I1 faut se souvenir que la population de Montmorency n'est pas homogène, qu'elle compte une bourgeoisie plus exigeante ; notaires, pharmaciens, médecins et officiers du 120e R.I. cantonné au Fort ont des exigences culturelles, des besoins différents. C'est à eux que s'adressent les 4 bijouteries, 3 blanchisseries, 2 pharmacies, 2 dépôts de journaux, la librairie et l'unique banque... Enfin, revient en été une clientèle aisée de bourgeois parisiens qui séjournent de trois à quatre mois dans leurs propriétés de l'actuelle avenue Charles de Gaulle, Leurs cuisinières, qui pratiquent encore «le sou du franc» choisissent avec soin les commerçants en fonction de la qualité de leurs produits. Répondre à leurs exigences est le bui des 14 épiciere et crémiers, des 5 pâtissiers et boulangers, des 5 honchers et charcutiers et des marchands de fruits et légumes,

Le centre commercial répond donc à une double demande : il couvre les besoins quotidiens de la population et offre à la bourgeoisie (locale et parisienne) les moyens de «recevoir» grâce aux nombreux commerces d'alimentation de première qualité.

45 ans plus tard, au lendemain de la guerre, en 1926, la population frise les 10.000 habitants. Cette augmentation spectaculaire : + 42% a-t-elle eu, de même que la guerre, des conséquences notables sur le commerce local?

Notons d'abord que ce n'est pas dans le centre-ville que s'est fixée cette population nouvelle mais dans d'autres quartiers tels que la Gare, la Justice de Paix, le Bas-Montmorency.

Dans le Centre, il y a peu de changements : 3 débits de boisson, 2 épiceries, 2 cordonneries, 2 bijouteries ont été remplacés par 1 menuiserie, 2 bazars qui vendent surtout de la vaisselle et 2 boucheries chevalines, Il s'est, enfin, ouvert un Cinéma.

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Quelles conclusions en tirer? Les «petits métiers» de réparation se maintiennent bien que le tonnelier ait disparu, les deux bazars répondent aux besoins élémentaires des ménagères mais il y a toujours carence de vêtements et de services ; la consommation de vin a diminué, sans doute est-ce du à la disparition des promenades à ânes. Mais, si les Parisiens ne viennent plus pour une journée, les grandes propriétés de la rue de Paris se peuplent toujours l'été d'une clientèle difficile qui n'achète que des produits alimentaires, ses autres emplettes s'effectuant dans la capitale.

C'est donc toujours aux besoins quotidiens et essentiels que répondent les commerçants du Centre ville avec toutefois une innovation : le Cinéma.

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En 1946...

En 1946 le recensement indique 10.626 habitants. La population n'a guère évolué, ses besoins non plus.

Quelques maisons vétustes ont été abattues aux 7, 9, 11 rue Carnot par la municipalité, qui a décidé le prolongement de la rue Demirleau en direction de l'avenue Foch. Disparaissent ainsi 1 bijouterie, 1 boulangerie et 1 charcuterie, auxquelles il faut ajouter 1 bourrellcrie et l'étameur Place du Marché ; par contre, s'ouvrent rue Saint-Jacques 1'herboristerie, 1 marchand de cycles et, à la place d'un café une nouvelle pharmacie.

Peu de changements donc, c'est encore à Enghien ou à Paris que l'on se rend pour se distraire. se cultiver où simplement s'habiller.

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À la fin du XX siècle

Mais dans les années 60, tout change. La population augmente rapidement et atteint 19.000 habitants on 1970, soit + 72%, Comme le niveau de vie augmente lui aussi, il se crée de nouveaux besoins et les vieilles habitudes sont bousculées:; le «vieux Montmorency» sont de sa léthargie et se modernise.

D'abord l'opération «rénovation », qui rase une partie du centre, provoque la disparition, rue de la Poterne et Place du Marché de quelques commerces d'alimentation et celle du Grand Bazar ; simultanément d'autres boutiques changent de propriétaires et d'activités : à la disparition du dernier bourrelier s'ajoute celle d'une cordonnerie, d'une mercerie et d'une laiterie sandis que le Café de Paris ferme ses portes.

Le centre de Montmorency en 1982
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Signe des temps, tandis que nous entrons dans «l'ère de l'automobile pour tous» et «la civilisation des loisirs» ces «commerces de base» sont remplacés par des services (la Caisse d'Épargne et la Société Générale s'installent) 1 auto-école, 2 garages, 2 magasins de disques et radiotélé et 1 nouvelle librairie.

Quant à la population féminine, elle trouve enfin sur place maroquinerie, parfumerie et produits diététiques, sans oublier la véritable révolution : 3 magasins de prêt-à-porter et 2 boutiques pour enfants.

Ce faisant, Montmorency suit la mème évolution que l'ensemble de la France si l'on en croit l'.i.n.s.e.e.. qui indique qu'entre 1950 et 1965 les différents postes budgétaires ont évolué, en moyenne, comme suit :

Alimentation : de 42,8 % à 32,3 %
Hygiène et Santé : de 6,5 % à 10,2%
Culture et Loisirs : de 7 % à 8,5 %
Habillement : de 10,8 % à 11,8 %
Transports : de 6,8 % à 9,6 %

Au cours des dix dernières années, ce changement s'est accéléré et de nouvelles cités telles les Peupliers, Florian,... ont été créées aux Champeaux pour accueillir la population qui atteint 26.828 personnes au recensement de 1982.

Mais c'est dans le Centre-ville, en parlie rénové, que se trouvent les services, les commerces de luxe, les centres culturels (bibliothèque et salle de conférences) si bien que pour résoudre le problème du stationnement des véhicules toujours plus nombreux, quelques immeubles anciens (les Comptoirs Français du 45 rue du Marché notamment) vont laisser place à un parking.

En ce qui concerne les commerces, notons l'apparition de : 3 nouvelles banques, 1 agence immobilière, 2 opticiens, 1 parfumerie, 1 pressing, 1 brocante, 1 aule-école ainsi que de magasins de papiers peints, de jouets, de linge de maison et surtout de 6 magasins de vêtements dont un pour Hommes.

Il y a donc eu essor des services et des commerces consacrés aux soins et au confort et, parallèlement déclin des commerces d'alimentation et de réparation, à tel point qu'il fallait, il y a quelques années, aller à Enghien pour faire réparer ses souliers ou acheter des clous!

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* # remonterait à 1739, la boucherie du n° 1 de la rue Carnot dont le propriétaire, Monsieur P

Ainsi donc, Montmorency est entré dans le XXe siècle et le vieux centre se modernise. Mis, s‘il y a eu des changements, ceux-ci sont limités.

La «Rénovation» et les parkings ont conservé en grande partie le cadre architectural tel qu'il apparaît sur les cartes postales anciennes et les nouveaux commerces coexistent avec les pharmacies et cafés de la Place du Marché, la boucherie, la charcuterie et la pâtisserie du la rue Carnot qui attestent de la permanence du même commerce dans la même boutique depuis le début du siècle : les deux exemples les plus significatifs étant :

Cette continuité n'a, toutefois, rien d'exceptionnel puisque le marché se tenait déjà, chaque mercredi à Montmorency, au XIXe siècle.

Souhaitons donc que la modernisation nécessaire ne se fasse qu'en respectant les quelques vestiges, trop peu nombreux hélas, qui subsistent dans le Centre-ville et que Montmorency garde son

Article rédigé grâce à la cotlaboration de Mesdames : Basset, Hoébeck, Ligneau et Stévens et de MM. Ferry etinge pour les plans.

Jacqueline Rabasse

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