Bandeau de navigation
aa-accueil bulletin publications conferences expositions sorties autres

La vie quotidienne pendant la guerre
Le ravitaillement

La période difficile des restrictions va débuter au début de l'année 1940, les provisions qu'avait encore chaque foyer étant épuisées.

Devant les difficultés d'approvisionnement, Monsieur Roger Dupont, Maire de Montmorency, déclare aux membres du Conseil qu'il a envisagé la création d'une régie municipale de ravitaillement. Mais cette création s'est heurtée à une impossibilité administrative.

Il s'est attaché alors à réorganiser les soupes populaires et les cantines scolaires. En ce qui concerne l'ensemble de la population, il a obtenu à l'intendance départementale l'autorisation d'acheter directement à la production, en Seine-et Oise, 15 tonnes de légumes et 10 tonnes de fruits par semaine. Des contrats sont passés avec les fournisseurs et le camion de la ville prendra livraison des commandes qui seront réparties entre les commerçants de Montmorency (pour information séance du Conseil Municipal du 6 septembre 1941).

Rien n'étant possible pour la viande, dont la ration prurévue est de 250 grammes par semaine, tous les maires du Canton ont adressé une protestation au Directeur du ravitaillement général, car les communes du Canton n'ont touché que 36 à 50 grammes de la ration prévue. p>

À la suite de celte protestation, 240 moutons ont été débloqués pour les habitants du Canton. Au même moment la pénurie de carburant se faisant sentir, les commerçants sont invités à grouper leurs commandes auprès des foumisseurs, le camion de la ville, qui vient d'être équipé au gazobois, sera à leur disposition tons les mardis et samedis pour rapporter celles-ci.

Cliquer pour remonter en haut des colonnes

Les cartes de ravitaillement

Dans le courant de l’année, grande nouveauté, les familles doivent se faire inscrire à la mairie de leur domicile où une carte d'alimentation sera remise à chaque membre selon la catégorie à laquelle il appartient :

E de 0 à 3 ans,
J1de 5 à 6 ans
J2de 6 à 13 ans,
J3de 13 à 21 ans + Femmes enceintes,
A de 21 à 70 ans,
T Travailleurs de force ,
V + de ?0 ans,
C Convalescents.

Il existe une autre catégorie les P. Après des recherches, nous n'avons pas trouvé à qui elle se rapportait. Si un de nos lecteurs peut nous donner ce renseignement par avance nous l'en remercions.

Les E et J ont droit à une ration de lait supplémentaire et à quelques distributions de chocolat, ainsi que les convalescents. Les J2 et J3 ont droit à 750 grammes de confiture par mois, les A, T et C à 250 grammes. Les travailleurs de force ont viande ei vin en supplément.

Pour Montmorency les cartes sont tout d'abord distribuées en Mairie, ensuite à la salle des fétes. Celles-SiSci sont valables pour plusieurs années. Les dernières distribuées en 1946 allaient jusqu'en 1953. En début de chaque trimestre est perçue une feuille de coupons — échanges — collée à l'intérieur de la carte.

Une ration congrue étant allonée à chaque ciloyen, celui-ci est amené à prendre des moyens tout à fait illégaux pour compléter son alimentation. Les faux tickets font leur apparition, bien que la loi punisse des peines les plus graves la contrefaçon, le trafic et la mise en circulation régulière des titres d'alimentation surtout au niveau de la boulangerie. Un marché parallèie s'organise progressivement, malheureusement réservé à ceux ayant le plus de moyens.

Les élevages familiaux et clandestins se développent par la même. Cuves, garages et greniers, tout était bon pour y recevoir la future amélioration du menu familial. Heureux ceux qui avaient un petit lopin de terre et les fumeurs invétérés y faisaient pousser celte plante tant appréciée «le tabac». Le côté débrouillard du Français prendra le dessus pour se procurer l'indispensable nécessaire, Les produits de substitution feront leur apparition : la saccharine remplace le sucre et l'orge grillée le café. Quelques bonnes recettes circulent.

Cliquer pour remonter en haut des colonnes

Quelques recettes du temps de crise

L'approvisionnement difficile

Par voie de presse, les déblocages de denrées étaient portés à la connaissance de la population, qui, dès les premières heures de la matinée, se pressait en longue file à la porte des commerçants chez qui chacun était obligatoirement inscrit, les derniers n'étant pas assurés d'obtenir satisfaction.

Les Français voient leurs rations fortement diminuées, en septembre 1940, les calories sont de 1800 par jour, à la fin de l'occupution elles ne seront plus que de 900. Nous ne retrouverons un équilibre alimentaire que vers les années 1949,

Dans ces années pénibles pour tous, il est cependant des peuples qui souffrent encore plus que nous de la faim, pour exemple, nous ne citerons que les grecs et les néerlandais.

Une étude a été faite sur les conséquences de la sous alimentation. En mars 1945 les Pouvoirs Publics constatent que 70% des hommes et 55% des femmes ont perdu du poids. Qu'un enfant sur trois dans les grandes villes présente des troubles de croissance. À 14 ans comparés à leurs aînés de 1935 les adolescents de 1945 ont perdu de 7 à 11 centimètres en taille et de 7 à 9 kilogrammes en poids (extrait du livre de J.-P. Rioux — la France de la IVe République). Pendant toute cette période les écoles ont reçu un contingentement de gâteaux vitaminés et pastilles (roses) que chaque élève reçoit avec plus où moins de plaisir...

La mortalité infantile est passée de 65 pour 1.000 en 36/39 à 77 pour 1.000 en 1944 par monque de chauffage duns les maternités.

Le charbon faisait défaut. En théorie, chaque foyer avait droit à 50 kilogrammes par mois (d'hiver), distribué par bons ainsi que les produits manufacturés exemple : tisses, chaussures, savon. Les prélèvements alimentaires que font les troupes d'occupation représentent une cause importante de la pénurie qui continuera pour d'autres raisons jusqu'en 1949, le réseau de transport étant en grande partie détruit. Seuls les futurs mariés avaient droit aux bons de vaisselle et casseroles.

Une conférence internationale qui se tiendra à Hotsprings (E.-U.) en juillei 1944, projetée par Washington dès avril 1943 afin de préparer l'organisation du Monde d'après guerre, se consacra surtout anx problèmes de nutrition et d'agriculture pour assurer ä tous les peuples une alimentation suffisante dans le cadre d'un rationrement maintenu.

I. Brameaux,
G. Hoébecket
CG. Vermond

Cliquer pour remonter en haut des colonnes

Valid XHTML 1.0 Strict Dernière mise à jour le 16/12/2022 à 22:26./.
© 2016-2024 Société d'Histoire de Montmorency et de sa région.