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Montmorency ...?
Combien de lieux à travers le monde ont
encore ce glorieux nom de nos jours ?

Pour notre part, nous n'en connaissons que trois pour y avoir été : notre village natal — bien sûr — si l'on peut encore écrire ce mot, tant est nombreuse maintenant sa population ; puis celui, si proche, de Brienne-le-Château, pour y avoir été reçu et, enfin, cet autre beaucoup plus lointain, au bord du Saint-Laurent, à 5 kilomètres de Québec, dont le signataire de ces lignes est Citoyen d'honneur, dûment diplômé. Il est d'ailleurs si dommage qu'aucune Municipalité, chez nous, n'ait consenti à se jumeler avec celte dernière,

À notre connaissance il en est trois autces, dont deux aux États-Unis, dans l'est de cet immense pays, où nos cerisiers exportés là-bas par des colons français, avant la Guerre de Sécession, ont tellement bien pris racine et fruclifié qu'ils ont donné leur nom d'origine à ces petits villages, tout à fait charmants, paraît-il ?

De plus, il ne faut pas oublier celui qui est à quelques kilomètres de Melbourne, pour lequel nous avons constitué un dossier d'archives au Musée, il y a quelques années.

Son origine ne manque pas d'intérêt historique, en effet, car, à la suite de la visite d,'une jeune étudiante de cette grande ville d'Australie, nous avons appris bien des choses que nos prédécesseurs et nous-mêmes ignorions jusqu'alors.

Cette jeune fille n'attendait qu'une occasion de venir en Europe, pour connaître ce Montmorency au si grand nom, alors que celui d'Australie lui était si familier.

Grâce à elle, nous avons su que, jadis, des Montmorency faisaient partie de l'armée de Guillaume-le Conquérant, futur Roi d'Angleterre, vainqueur à Hastings en 1066, après un débarquement réussi sur la Côte du Sussex, au bord de la Manche, et que ces Montmorency, abandonnant plus rard la Cause royale française, s'établirent là-bas pour être anoblis par la Royauté de Grande-Bretagne.

Ce sont eux qui, par la suite, s'établirent en irlande, notamment à Tipperary, dont le château féodal n'est plus que ruine de nos jours, et qui a donné cours à cette chanson si célèbre dans l'Armée anglaise de la Première Guerre mondiale : «ft's a long way to Tipperary».

Cette jeune étudiante, très aimablement, ayant continué à correspondre avec nous après sa visite, nous avait envoyé, pour les Archives du Musée, la coupure d'un journal de Melboume annonçant la mort du Comte Henry de Montmorency, survenue quelques mois avant.

Elle avait ajouté la photographie, qu'elle avait prise pour nous, de la gare du chemin de fer local, où l'on pouvait lire très facilement le nom de «Montmorency». Malgré sa petite dimension l'image était encadrée au premier étage du Musée, à côté de celle de la route à l'entrée du village champenois, où nous sommes allés et dont il est question plus haut.

Curieusement encore, lorsqu'il s'est agi pour nous, en 1967, de commémorer au Musée et à la Collégiale le quatrième centenaire de la mort du Grand Connétable Anne, et qu'il y avait lieu de prendre contact avec toutes les grandes familles ayant encore en eux du sang des Montmorency, l'unanimité a êté faite pour que soient exclus des invitations tous les Montmorency de la Grande-Bretagne.

L'un d'eux, d'ailleurs, est venu à Paris, ayant appris qu'il se préparait quelque chose ; mais aux yeux de tous, les titres dont il se glorifiait n'étaient que la justification d'une trahison inadmissible envers la France, à la manière de Jean de Nivelle au XVe siècle, passé aux Bourguignons. « Aplanos» encore et toujours.

Peut-être, après tout, ce petit village d'Australie que nous aurions tant aimé connaître, est-il la concrétisation moderne de ce qui n'est plus pour nous, maintenant, qu'une déloyauté ?

Ch. Rowe

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