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Les Oratoriens à Montmorency aux XVIIe et XVIIIe siècles

Introduction

Au début du XVIIe siècle, Henri, petit fils d'Anne de Montmorency, voyant les revenus capitulaires diminuer, décida de remplacer les 9 chanoines qui, depuis des siècles, desservaient la Collégiale Saint Martin mais n'avaient pas assez de revenus pour vivre. Il fit appel pour cela à des Pères de l'Oratoire.

La Congrégation de l'Oratoire était apparue à Rome en 1558, fondée par Philippe de Néri : elle rassembla, au début, un petit nombre de prêtres séculiers qui vivaient en communauté, mais restaient libres de la quitter et ne prononçaient pas de voeux. En 1575, ils furent érigés en congrégation et leurs constitutions furent confirmées par Paul V en 1612. Les Oratoriens se caractérisaient par une grande souplesse d'organisation, chaque membre de la congrégation conservant la jouissance de ses biens et subvenant par ses propres moyens à son existence en versant une pension à la communauté. Cette congrégation active s'orientait vers l'apostolat par la prédication, l'art et la musique. (I1 fut le berceau de l'oratorio.)

Sur le modèle de cette congrégation italienne, Pierre de Bérulle fonda en 1611 à Paris, l'Oratoire de France, qui fut approuvé en 1514 par Paul V : différent de l'Oratoire italien, par une organisation plus centralisée, l'Oratoire français commença par former des prêtres, mais dès 1623, le Saint-Siège orienta la jeune société vers l'enseignement des adolescents : les oratoriens qui possédaient au milieu du XVIIe siècle 23 collèges devinrent ainsi les principaux concurrents des jésuites, d'autant que de nombreux Oratoriens manifestèrent des sympathies pour le jansénisme.

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la maison des Oratoriens : sa fondation et son extension

C'est donc à des Pères de cette toute nouvelle congrégation qu'Henri de Montmorency fit appel et le 17 novembre 1617, un contrat de fondation installe les Pères de l'Oratoire en l'église St Martin de Montmorency : le R.P. de Bérulle, supérieur de l'Oratoire, délègue un certain nombre de Pères à la collégiale, à condition que le duc Henri de Montmorency s'engage à ne jamais désigner d'autres prêtres à la cure de Montmorency. Pour sa part, l'Oratoire promet d'assurer régulièrement le service du culte, le duc se réservant le droit de remplacer les religieux qui viendraient à s'écarter de la règle et conservant, en sa qualité de patron laïque, le droit de conférer les prébendes :

Le 22 Février 1618, l'évêque de Paris homologua le contrat d'établissement qui installait définitivement les Oratoriens à Montmorency.

Dès cette date, les Oratoriens déplovèrent une grande activité : les nombreux titres conservés aux Archives Nationales témoignent des transactions passées entre autres, avec les abbés de St Victor de Paris, les Mathurins et les officiers du Bailliage.

En 1618, le Père de Bérulle écrivait au Père Brice, alors supérieur de la Maison : «je vous prie de veiller beaucoup à ce que en l'abondance de citoyens que vous avez maintenant à Montmorency, la Maison édifie en l'extérieur et s'avance dans l'intérieur de vertus solides et que le peuple soit soulagé et instruit en son besoin par l'assistance de nos pères en ce lieu».

En 1661, un échange se fait entre l'Oratoire et le Prince de Condé, pour récupérer une maison, propriété du Prince, mais enclavée dans les possessions des Oratoriens.

Copie de l'acte de vente
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I1s s'étaient établis dans une maison située entre l'actuelle rue du Temple (qui s'appelait alors «chemin de Montmorency à St Denis»), la rue de l'Église, l'actuelle Place de l'Auditoire et l'Église. Cette maison, qu'ils avaient fait rebâtir en 1635 parce qu'elle menaçait ruine, fut surélevée en 1718 : ils obtinrent cette même année, la suppression du cimetière paroissial, en échange d'une place derrière l'Église pour y faire un nouveau cimetière. Enfin, en 1730, ils achetèrent au Prince de Condé, les celliers appliqués au côté occidental de la motte et qui à moitié ruinés subsistaient dans une partie voûtée ; puis, le 11 janvier 1786, les Pères acquirent la tour seigneuriale des Montmorency où les vassaux venaient rendre serment de foi et hommage : les Oratoriens transformèrent la motte féodale en lieu de récréation.

Une description de 1681 nous dépeint ainsi la Maison des Oratoriens

«Le grand corps de logis construit par les Uratoriens, qui leur sert de logement, est joint à deux anciennes maisons canoniales aussi occupées par eux. Consistant le grand corps de logis et maisons en plusieurs bâtiments, où il y a cave, cellier, cuisine réfectoire, grande salle, plusieurs chambres basses et hautes, grenier au dessus, cour et jardin, potager attenant par derrière aux maisons... et à la foulerie et pressoirs faisant partie de l'acquisition par eux faite en échange de son Altesse, lequel grand logis tiendra à l'avenir lieu de maisons canoniales... qu'ils ont fait démolir à cause de leur vieillesse...
En outre, une maison consistant en cave, grande salle, deux chambres hautes, grenier au-dessus, grande cour, grange, écurie et autres commodités, qui servait autrefois de logement au doyen du chapître, dont la cave ouvre présentement dans la cour où sont les pressoirs acquis par les oratoriens de son Altesse Sérénissime...
» (Histoire du Diocèse de Paris, de Lebeuf).

Après ces multiples transformations, la Maison de l'Oratoire ne prenait son aspect définitif qu'en 1735, telle que nous la voyons sur les gravures de l'époque.

Cette grande maison, qui comprenait plus de 100 pièces habitables, dominait la riche campagne environnante de ses quatre étages :

Plusieurs oratoriens consacrèrent leur fortune personnelle à l'extension de la Maison, tels les Pères Brice, de Harley, Fouquet, en particulier qui contribua pour la somme de 100.000 livres à la construction des bâtiments et des classes.

Les Messes étaient également une source de revenus importante pour les oratoriens : la convention passée le 15 juillet 1631 entre le chapître des oratoriens et les paroissiens, stipulait que les Pères devraient dire comme par le passé, une messe solennelle le premier jeudi de septembre pour le repos des âmes des barons et ducs de Montmorency (à cette messe assistaient tous les officiers du Bailliage) : en outre, ils célébreraient dorénavant les services pour les fidèles, les dimanches et jours de fête à 8h. Ils devraient également chanter les vêpres à l'Hotel-Dieu le jour de la St Jean Baptiste, à la chapelle Notre-Dame le jour du 15 août, et à la chapelle St Jacques le 25 Juillet.

Les Oratoriens furent bientôt riches et puissants : ils possédaient l'Église Notre-Dame, l'Église St Jacques, plusieurs maisons, les meilleures vignes du pays, les meilleurs bois de la forêt et presque toute la plaine des Champeaux.

Ils furent en lutte continuelle contre les Mathurins Trinitaires, chargés d'administrer l'Hotel-Dieu, qui administraient certains sacrements et enterraient des habitants dans leur cimetière particulier : en 1639, les Oratoriens voulurent obliger les Mathurins à respecter un certain nombre de points dans l'organisation des cérémonies. Les Mathurins contestèrent cette transaction en 1641, puis durent l'accepter par un arrêt du Parlement en 1643.

Les Oratoriens furent également en procès pendant de nombreuses années, avec le curé de Soisy. Depuis longtemps, les chanoines de Montmorency avaient droit à la plus grande partie des dîmes de la paroisse de Soisy et devraient célébrer la messe dans cette église, la veille et le jour de la St Germain,patron de la Paroisse. Dès 1530, les curés qui se succèdèrent à Soisy, tentèrent de constester ces redevances. En 1558 et 1660, les procès reprennent avec les Oratoriens. En 1725, le curé de Soisy refusa le droit d'officier dans son église et ne voulut pas remettre les redevances de grain et de pain bénit, alléguant que sa cure était liée vis à vis des chanoines, mais non vis à vis des prêtres de l'Oratoire qui leur succédaient. Ces procès durèrent plus de 20 ans...

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Le collège des Oratoriens

Le collège des Oratoriens en 1693
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La Maison de Montmorency devint en 1718, la première maison oratorienne où un enseignement de la philosophie et de la théologie préparait de jeunes oratoriens à la prêtrise. Elie servait non seulement de séminaire, mais aussi de maison d'éducation, succursale de la maison de Juilly, en Seine-et-Marne. La congrégation fut à Montmorency, comme dans ses autres établissements, fidèle à sa mission d'éducation : elle s'occupait des enfants du pays et instruisait à ses frais, les plus intelligents.

Le Chapître était composé du Supérieur de la Maison, du doyen de la collégiale, de 10 prêtres et de 2 vicaires. Le contrat de fondation exigeait la présence de 9 prêtres, chargés du service divin : il payait les gages de tous les Frères servants, des domestiques, et assurait la subsistance de 3 professeurs (2 de philosophie et un de théologie) et des oratoriens nécessiteux.

L'emploi du temps au collège des oratoriens était très chargé : Le 18 octobre, jour de la St Luc, avait lieu la rentrée des classes :

Le collège était composé d'élèves internes et d'élèves externes, qui eux, n'arrivaient qu'à 7h 1/2 le matin et 1h 1/2 l'après-midi.

Pour favoriser l'émulation, le préfet du collège imposait chaque mois un devoir de son choix à tous les élèves et 2 examens avaient lieu 2 fois par an, l'un à Pâques, l'autre avant les vacances. Celles-ci étaient de courte durée, elles commençaient le 22 juillet pour les physiciens, la veille du 15 août pour les philosophes et le ler septembre pour les réthoriciens, La distribution des prix était fixée au 25 août : la proclamation des résultats clôturait cette cérémonie.

De nombreux Pères se succédèrent au poste de Supérieur de la Maison de Montmorency. Parmi ceux-ci, certains eurent un rôle plus marquant que d'autres, à la tête de cette grande maison.

Ainsi, le Père Denis Louis Muly (1692-1779), étudiant puis supérieur au collège de Juilly, devint responsable de la paroisse de Montmorency en 1735 et resta supérieur de la maison pendant 30 ans. Dans une lettre du 17 juin 1762 à Thérèse Levasseur, Jean-Jacques Rousseau l'évoque en ces termes : «Ne manquez pas de voir de ma part M. le Curé et de lui marquer avec quelle édification, j'ai toujours admiré son zèle et toute sa conduite et combien j'ai regretté de m'éloigner d'un pasteur si respectable, dont l'exemple me rendait meilleur.» À la mort du Père Mul«qu'il n'avait connu dans le monde que 8 véritables chrétiens et que le P. de Muly était le premier de ce petit nombre»

Ce Père, doté d'une grande piété et d'une simplicité remarquable, se fit le défenseur des bonnes moeurs. Mais en 1773, l'Assemblée Générale de l'Oratoire le choisit pour devenir Supérieur Général de la Congrégation.

En 1773, une autre figure marquante lui succéda en la personne du Père Louis Cotte (1740-1815) : d'abord comme curé de Montmorency, puis en 1779, comme supérieur de la Maison de l'Oratoire.

Ancien élève de la Maison de Montmorency, où il avait étudié la philosophie et la théologie il y était revenu en 1764 comme professeur de philosophie. Puis à la rentrée de 1765, il enseigna la théologie et commença ses observations météorologiques et physiques, qui aboutirent en 1766, à la découverte des eaux sulfureuses d'Enghien.

Correspondant de l'Académie des Sciences, il fut l'auteur d'un Traité de Météorologie (1774) et d'un Mémoire sur la Topographie médicale de Montmorency et de ses environs (1780).

11 quitta Montmorency pour Paris en 1782. Puis, chanoine à Laon en 1786, ne revint à Montmorency qu'en septembre 1790, en pleine Révolution.

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Les Oratoriens pendant la Révolution

Montmorency avant le Révolution
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Les habitants de Montmorency avaient gardé un si bon souvenir du passage du Père Cotte, comme curé de leur ville, que lorsque moines et prêtres qui avaient refusé de prêter le serment constitutionnel eurent quitté la ville, les Montmorencéens manifestèrent par une pétition leur souhait de voir le Père Cotte élu curé de la ville : élu le 9 octobre 1791, il prêta le serment constitutionnel le 16 octobre suivant.

En 1792, curé constitutionnel, il adressa à la commune son catéchime à l'usage des habitants de la campagne. Mais le 21 février 1794, il quitta ses fonctions de curé, puis déposa ses lettres de prêtrise au Greffe Municipal. 11 déclara «qu'il continuerait de s'abstenir de ses fonctions, à moins qu'il ne soit autorisé à les reprendre par un décret de la Convention Nationale.»

11 épousa le 14 janvier 1794, Antoinette Marie Marotte du Coudray. Devenu Conservateur en chef de la Bibliothèque du Panthéon, il partageait son temps entre son domicile parisien et sa maison de Montmorency, où il mourut en 14315.

Ainsi les Pères en fonction au début de la Révolution, prétèrent serment à la Constitution Civile du Clergé, tels le Père Cotte et le Père Lalande, évêque de Nantes et député à la Convention Nationale, qui fit partie du Conseil des Cinq Cents et fut archiviste de la police en 1798.

«Ils jurèrent de remplir avec exactitude leurs fonctions, d'être fidèles à la Nation, à la Loi et au Roi et de maintenir la Constitution décrétée par l'Assemblée Nationale et de maintenir la Constitution Civile du Clergé.»

Cependant, certains refusèrent de prêter serment, tel le Père Brodier, qui remplaça le Père Cotte comme curé de la ville en 1782 et le resta jusqu'au 21 janvier 1791. Malgré les conseils du supérieur de la Maison et de Daunou, professeur de philosophie, il refusa de prêter serment et dut quitter la paroisse le jour même.

Le Père Cotte lui succèda pour peu de temps de 1791 à 1794.

Les habitants de la ville envoyèrent une pétition à la Convention pour demander que la Maison des Oratoriens «restât pour servir à l'instruction des jeunes de la ville.» Mais la Convention refusa.

Pourtant, plusieurs oratoriens appartenaient à la Convention :

Les biens du clergé étant mis en vente, on adjugea en 1792 et 1793, pour la somme de 127.000 livres, les bois, terres et vignes appartenant aux oratoriens, ainsi que les quatre maisons et le grand potager.

La très riche bibliothèque fut dispersée pendant la Révolution et les livres qu'elle contenait furent envoyés à Versailles, Pontoise et au Panthéon, où Cotte les y retrouva. En 1793, la municipalité transféra ses bureaux au 1er/sup> étage de la Maison des Oratoriens, puis y furent installés le Conseil Général de la Comune et la Gendarmerie. Les locaux inoccupés étaient loués par la municipalité et la maison servit aussi à l'extraction du salpétre. Puis elle fut mise en vente mais la grande maison, trop importante ne trouvait pas d'acquéreur.

Enfin, J.J. Laporte, maire de Montmorency, acheta la maison, mais les fonds lui manquant, les bâtiments furent démolis et on vendit les matériaux. Seul subsista le réfectoire, transformé en maison d'habitation par Sébastien Bridault.

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les Oratoriens au siècle des lumières

Lors de son séjour à Montmorency de 1757 à 1762, Rousseau, qui était voisin des Oratoriens, sembla apprécier leur compagnie : «Pendant mon séjour à Montmorency, ils eurent avec moi le plus beau jeu du monde par l'estime que j'avais pour eux et par l'aveugle confiance qui en était l'effet» (Rousseau juge de Jean-Jacques) ou encore : «J' allais tous les jours au château et je faisais les après-midi ma promenade habituelle. Le 8 juin, je la fis avec deux professeurs oratoriens, le Père Alammani et le Père Mandard. Nous portâmes aux Champeaux un petit goûter que nous mangeâmes de grand appétit.» (Les Confessions)

Au Livre LV des Confessions, Rousseau nous confie qu'il recherchait les livres «qui mélaient la dévotion aux sciences, tels étaient particulièrement ceux de l'Oratoire et de Port-Royal. Je me mis à les lire ou plutôt à les dévorer.» 11 choisit pour guides les Pères Lamy et Malebranche qu ‘il voyait souvent et commenta avec eux les Ecritures Saintes.

Dans la grande bibliothèque de la Maison de l'Oratoire, Rousseau pouvait consulter les 24 volumes de la Sainte Bible avec un commentaire littéral, du Père Louis des Carrières.

Ainsi J.J. Rousseau trouvait à Montmorency toute une communauté vivant autour des Ecritures. Mais les Oratoriens, comme tous les chrétiens éclairés du XVIIIe siècle, ne restèrent pas en marge du progrès des lumières : l'Oratoire participa à la propagation des lumières dont il avait été l'une des sources, par ses érudits dans toutes les sciences.

Sous l'impulsion de Malebranche, de nombreux Pères, contemporains de l'Encyclopédie, pensaient qu'il fallait concilier foi et raison, de crainte de voir les sceptiques et les athées proliférer. Nous avons vu comment de nombreux oratoriens, appartenant à l'Académie des Sciences, apportèrent leur contribution au progrès. Parmi eux, Rousseau fut très lié avec le Père Bertier, professeur de philosophie à Montmorency et physicien renommé : Louis XV l'appelait «l'homme aux tourbillons» et le 23 juin 1771, l'oratorien lui présenta une grande carte céleste. Au livre X des Confessions, Rousseau nous en fait un portrait : «J'avais à Montmorency les Oratoriens, et entre autres le P. Bertier, professeur de physique, auquel, malgré quelque léger vernis de pédanterie, je m'étais attaché par un certain air de bonhomie que je lui trouvais. J'avais cependant peine à concilier cette grande simplicité avec le désir et l'art qu'il avait de se fourrer partout, chez les grands, chez les femmes, chez les dévots, chez les philosophes; il savait se faire tout à tous»

Rousseau qui composa lui-même un «Traité de sphère», dut apprécier l'envoi de la «citation»>Physique des Comètes», que le P. Bertier "met sous sa protection" dans une lettre de 1760.

Rousseau partage également le point de vue des oratoriens concernant les représentations théâtrales, interdites dans le Réglement des collèges de l'Oratoire : dans la lettre à d'Alembert sur les spectacles, Rousseau utilise les mêmes arguments que les oratoriens contre l'établissement d'un théâtre à Genève. De même dans La Profession de Foi du Vicaire Savovard et dans les théories pédagogiques de Rousseau, on retrouve les sources puisées chez les oratoriens.

Ainsi, nombreux furent les oratoriens «éclairés» : le Père Cotte, découvrit les propriétés des eaux thermales d'Enghien, le Père Jérome Lalande, astronome réputé, auteur d'un Traité et de recherches sur Mercure et les comètes, le Père Quinquet établi apothicaire à Paris dans le quartier des Halles : celui-ci avait rencontré un physicien genevois qui lui parla de son invention, une lampe avec un réservoir d'huile placé au dessous de la mèche. Quelque temps après, Quinquet perfectionna cette nouvelle lampe et lui donna son nom : il y avait adapté une mèche cylindrique où passait l'air et une cheminée en verre qui protépeait la flamme et supprimait la fumée; sous cette lampe, à double circulation d'air, était posé un godet de verre recevant le surplus d'nuile non consommé.

Les premiers «citation»>quinquets» tirent leur apparition en 1784 à la Comédie Française, devant un public émerveillé de voir une lampe "éclairant à elle seule comme 10 à 12 bougies."

Montmorency eut aussi son «quinquet» : il se trouvait «au midi de la halle aux ânes.»

Ainsi les Oratoriens, puissants sur le plan temporel dès le XVII siècle, surent laisser de leur séjour à Montmorency une empreinte profonde com- me pédagogues, théologiens, philosophes et ils «éclairèrent» leur siècle de découvertes scientifiques dont nous ressentons encore les effets.

Élisabeth Pochon

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