Éditorial

Les derniers lampions de la célébration du bicentenaire, s’éteignent les uns après les autres. J’allais presque dire «ouf !» tant a été grande la saturation de films, d'émissions, de manifestations en tous genres ; tant a été grand aussi le danger couru pour l’historien d’être emporté par l’avalanche de livres, d’arti- cles, de réponses aux articles, de mise au point sur les réponses etc...!

Que restera-t-il de tout cela ? Comme toujours, les travaux sérieux, apportant du neuf, en se référant à des recherches incontestables. Or ces travaux ont trop souvent été occultés par des ouvrages de compilation lancés à grands fracas par des éditeurs souvent plus attentifs à des profits immédiats qu’aux progrès des sciences historiques.

Et nous autres dans tout cela ? Nous concluons la commémoration de cette grande période par l’article documenté et précis de Madame Rabasse sur les retombées des guerres révolutionnaires dans la population de Montmorency.

D'autre part nous ouvrons (d’aucuns pourraient dire il est bien temps !), une série d'articles sur les grands seigneurs qui nous ont fait l’honneur de prendre pour patronyme familial, le nom de notre ville. Le hasard des recherches ne nous permettra pas sans doute de suivre un ordre chronologique rigoureux, mais le sujet est tellement vaste et notre surface éditoriale si réduite que les grandes synthèses viendront plus tard !

Pour finir sur une note grave, plusieurs lecteurs et auditeurs nous ont fait part de leur surprise de ne pas nous voir nous mêler, plus activement de la défense de notre patrimoine architectural. La dernière affaire étant la destruction d’un pan important de fortifications de notre cité pour l'édification d'immeubles dont l'intérêt pour l’histoire mondiale de l’architecture reste à démontrer. Nous avions réagi il y a quelques années (et sans succès) à la. destruction des dernières caves de vignerons de la ville. Nous rappellons à nos interpellateurs que si l’objet de notre Société est «d'étudier, faire connaître l’histoire et le patrimoine de Montmorency, apporter son aide au maintien de celui-ci» (texte de déclaration au J.O. N° 127 du 30 mai 1981) notre rôle s’est toujours limité à celui de conseil. Il existe à Montmorency des Associations de Défense dont le nom est à lui seul tout un programme. Mais comme le dit la forte maxime latine «verba volent (les murs aussi d’ailleurs) sed scripta manent», on voudra bien nous pardonner de nous occuper exclusivement des archives écrites concernant la ville.

André Duchêne