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L'Église à Montmorency pendant la Révolution

Les liens entre l'Église et la Monarchie sont, sous l'Ancien Régime, si étroits (le Roi sacré à Reims, est lieutenant de Dieu et le catholicisme religion d'état) que les atteintes au pouvoir royal vont automatiquement modifier le statut politique et social de l'Église.

Nous verrons donc comment tout au long de la période révolutionnaire, le sort de l'Église évolue simultanément à celui de la monarchie à laquelle elle fut si longtemps associée.

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1789-1790 : les biens du clergé sont confisqués,les ordres religieux supprimés mais le culte est assuré.

Il existe alors dans notre ville 2 ordres religieux :

Ces clercs, comme la majorité du bas-clergé, sont acquis aux idées nouvelles : ils acceptent sans problème la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, la suppression de la dîme en août et, en novembre, la mise à la disposition de la Nation des biens du clergé. La chapelle Notre-Dame devient dès le printemps 1790 salle de réunion et centre électoral.

La municipalité, quant à elle, maintient la tradition : Toute cérémonie officielle comporte une célébration religieuse à laquelle participent le conseil municipal et la toute récente garde nationale. Ainsi : «... à propos de la fête patriotique, l'assemblée a arrêté que Mr Daunou sera prié de faire les cérémonies religieuses ; ... aprés la messe et le Te Deum, chacun se retirera paisiblement ... à 5 heures, tous se rendront à l'église pour y assister au Salut...» (1) . Ils ont, de même, le 27 septembre 1790 «... assisté au service solennel qui a été célébré en l'église collégiale de ce lieu par ces messieurs de l'Oratoire en mémoire des braves citoyens de Nancy qui ont généreusement sacrifié leur vie pour la défense de l'État...»

Mieux encore, le conseil applique toujours les règlements qui sanctionnent le non-respect de la pratique religieuse ; c'est ainsi que le 6 septembre 1790, le conseil municipal «formant le tribunal de police de ladite ville...» condamne «... aux peines portées par les règlements de police pour y être contrevenant en buvant et jouant publiquement le dimanche 4 juillet dernier pendant Vespres... le sieur DUVOIS cabaretier à 3 livres d'amende et les buveurs à 30 sols...» toutefois le paiement ne sera effectif «... qu'en cas de récidive, le tribunal leur en faisant remise sur ce qu'ils ont représenté avoir crû les Vespres finies».

Rien n'a-t-il donc changé ? Si. La Constituante ayant décidé en février 1790 la suppression des ordres religieux, Mathurins et Oratoriens doivent théoriquement quitter leurs couvents devenus biens nationaux. Qu'en est-il en fait ?

Si «Pierre, François Julien Morier, religieux mathurin... conformément aux décrets de l'Assemblée Nationale,.. nous a déclaré être dans l'intention de quitter la vie monastique et profiter de l'avantage accordé aux religieux par lesdits décrets...» (2) M. Hibert, officiellement chargé de la direction de l'Hôtel-Dieu et P. Langlet, aumônier de la garde nationale, sont considérés comme des fonctionnaires publics et, à ce titre, logés dans l'une de leurs anciennes maisons, mais le couvent est vide.

Quant aux Oratoriens, chanoines, curé et vicaire assumant leurs charges habituelles, ils restent logés dans leur vaste maison.

Fin 1790, à Montmorency, les relations entre clergé et municipalité sont, nous le constatons, bonnes ; les religieux acceptent les réformes et certains d'entre eux participent activement à leur application : (aux élections de novembre 1790 P. Daunou et P. Langlet entrent au conseil municipal.) pourtant, dès l'année suivante, les problèmes apparaissent.

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Décembre 1790-Août 1792 : la constitution civile du clergé provoque la scission entre constitutionnels et réfractaires.
La tension grandit entre l'Église et l'assemblée nationale, mais la liberté du culte est assurée.

La Constituante, dans sa logique réformatrice, décide en août 1790, de faire coïncider le nombre des diocèses et celui des départements : il y aura donc 83 évêques au lieu des 135 en charge. Elle décide aussi de faire élire par les citoyens tous les fonctionnaires que la Nation rémunère. Cela signifie que désormais les évêques (chargés d'un diocèse) et les curés (responsables d'une paroisse) seront élus comme les autres fonctionnaires. Cette «constitution civile du clergé» est refusée par la majorité des évêques qui n'acceptent pas le principe de l'élection. L'Assemblée décide alors, en novembre, de rendre obligatoire dans un délai de 2 mois, la prestation du serment suivant «Je jure de veiller. avec soin sur les fidèles qui me sont confiés, d'être fidèle à la Nation, à la Loi et au Roi et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée Nationale et acceptée par le Roi».

Quelle va être la réponse des clercs de Montmorency ?

Chez les Mathurins : pas d'opposition. M. Hibert prête serment, puis il quitte la ville en avril 1791 et nous le perdons de vue ; Pierre Langlet reste jusqu'en novembre 1791 membre du conseil municipal, il en démissionne alors pour reprendre la cure de Soisy.

Quant aux Oratoriens, ils ne semblent pas, à première vue, concernés par ce serment : la suppression des chapitres de chanoines s'ajoutant à celle des ordres religieux leur a ôté tout statut légal. Pourtant la plupart d'entre eux sont prêtres et, à ce titre doivent se prononcer. Partageant le point de vue de leurs supérieurs sur «la concordance entre le projet de la Constituante : tentative de régénération de l'individu et de la Société et l'idéal du christianisme primitif» (3) «sont comparus Mrs de Saint-Jorry, supérieur de la maison de l'Oratoire établi en cette ville et Daunou, professeur de théologie de ladite maison, lesquels nous ont dit tant en leur nom qu'en celui de Mr Rondeau, vicaire de cette paroisse, Mr Lalande, professeur de théologie, Dumont prêtre de l'Oratoire, Florens professeur de philosophie, Levesque, Silans, ils déclarent être dans l'intention de prêter dimanche prochain à l'issue de la messe de paroisse le serment prévu.

Cette attitude ne variera pas, même après la condamnation de la Constitution civile par Pie VI en mars 1791. Certains vont remplacer les prêtres réfractaires (Lalande sera évêque constitutionnel de Nantes, Daunou assumera la fonction de grand vicaire du Pas de Calais et de Saint-Jorry dirigera le séminaire de Meaux) tandis que les engagements politiques en attireront d'autres tels F. Lorens que nous retrouverons au Directoire du District de Gonesse et membre de la Société des Amis de la Constitution de Montmorency. Lalande et Daunou deviendront par la suite députés à la Convention puis au Conseil dès Cinq Cents.

Ainsi, le clergé local accepte, dans son ensemble, les changements, et parfois même y participe activement, sauf un oratorien qui, malgré les conseils de son supérieur et de ses confrères, refuse de prêter serment le 21 janvier 1791. {l s'agit de Nicolas Brodier, curé de Montmorency depuis 1782, qui préfère encourir la privation des droits civiques décidée par la loi du 26 décembre 90 à l'encontre des prêtres réfractaires et quitte le jour même notre ville.

Que devient la paroisse privée de son curé ?

Dans un premier temps, l'interim est assuré par le supérieur de l'Oratoire et le vicaire Jean Louis Rondeau qui a prêté serment ; mais, les fidèles qui ne regrettent pas le départ du P. Brodier, veulent la nomination officielle d'un nouveau curé. C'est ainsi que la Société des Amis de la Constitution fait mention d'une «pétition des dames citoyennes» qui souhaitent que cette charge soit confiée au Père Cotte qui l'a déjà exercée de 1773 à 1782. Le 30 juillet, l'assemblée municipale «a témoigné voir avec satisfaction que les citoyens de cette ville et les Amis de la Constitution se soient empressés de témoigner le désir d'avoir Mr Cotte pour curé de cette ville, plein de respect pour ses vertus et de confiance en ses talents et en ses lumières, elle déclare qu'elle verrait son élection avec le plus grand plaisir... et qu'elle employera tous les moyens qui sont en sa puissance pour procurer cet avantage à la ville de Montmorency».

Il lui faudra obtenir, après l'accord de l'intéressé, celui du Comité Ecclésiastique de l'Assemblée Nationale, puis celui du Directoire du District et enfin, réunir l'assemblée électorale, et ce n'est qu'en octobre que Louis Cotte devient officiellement curé constitutionnel de Montmorency.

Bien accueilli par les autorités locales avec lesquelles ses relations sont cordiales, le Père Cotte doit néanmoins subir les interventions du conseil qui, toute cérémonie officielle comportant un office religieux, entend légiférer dans ce domaine, qu'il s'agisse de l'heure des messes ou de l'organisation des processions. «Avons arrêté qu'à l'avenir... la messe... sera commencée à 9 heures et demie du matin régulièrement toutes les Fêtes et dimanches, que Mr le curé sera invité de chanter à toutes les messes de paroisse le «Domine salvam fac gentem, Domine salvam fac legem et Domine salvum fac Regem». La participation des autorités constituées se faisant selon l'usage établi, «les jours de la Féête-Dieu» prochaine... le conseil invite la garde nationale et le détachement du régiment de cavalerie posté en cette ville à assister à cette procession selon l'usage ordinaire» (5) il en est de même le 30 juillet : «le conseil a arrêté que la garde nationale sera invitée à assister suivant l'usage à la procession du jour de Saint Felix, second patron de cette paroisse».

Tandis que les relations au niveau national entre l'Assemblée Législative et la hiérarchie ecclésiastique sont de plus en plus tendues (115 évêques ont émigré et depuis mai 92 un décret précise que tout prêtre réfractaire «risque d'être déporté»). A Montmorency tout semble continuer «selon l'usage».

Des changements pourtant sont à noter :

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Août 1792 - septembre 1793 : la république laïque impose son contrôle.

La chute du souverain catholique (10 août 1792) laisse l'Église face à une république qui veut instaurer la laïcité. Dés septembre, la Législative interdit les vœux religieux et institue le divorce et l'état civil. C'est pourquoi le Père Cotte dépose au greffe du conseil municipal tous les registres paroissiaux dont il avait la garde.

Cette assemblée avait aussi décidé dès le 14 août que tous les fonctionnaires devaient prêter le serment suivant «Je jure d'être fidèle à la Nation et de maintenir la liberté et l'égalité ou de mourir en la défendant». Louis Cotte, curé constitutionnel donc fonctionnaire, prête serment ; son exemple est suivi par 6 autres oratoriens. Mais, très vite cela ne suffit plus car les membres du clergé sont devenus suspects. Il leur faut alors obtenir un certificat de résidence. En font la demande au printemps 93, non seulement les Oratoriens toujours logés à Montmorency, mais également les curés de Saint Gratien, Groslay et Saint Brice.

En mai 93 (chute de la Gironde) les Montagnards au pouvoir exigent de tous les fonctionnaires un certificat de civisme. La société populaire locale donnera un avis favorable et le conseil délivrera ce certificat au Père Cotte dont le civisme est ainsi reconnu. Mais pour combien de temps ?

Autre conséquence du 10 août, un accrochage assez sérieux a lieu entre J.B. Leturc et d'autres membres du conseil au sujet de la participation ou non des autorités à la traditionnelle procession du 15 août. Leturc ne veut y voir que «le vœu de Louis XIII, vœu d'un despote» et considère cette cérémonie comme «un attentat à la liberté», ce à quoi il lui est répondu qu'«il s'agit d'une cérémonie religieuse en l'honneur de la Vierge, que la participation des autorités est habituelle et qu'il n'est nullement question de consacrer un acte de despotisme» moyennant quoi après plusieurs heures de discussion, «le conseil municipal a arrêté que ceux des membres de la municipalité qui ont manifesté le désir d'aller en députation à la cérémonie de la Procession de la Vierge y assisteront avec 2 détachements de la garde nationale et que M. le curé constitutionnel sera invité à ne rien ajouter aux prières ordinaires de la Procession de la Vierge qui puisse rappeler le souvenir. du vœu de Louis XIII qui ne peut s'accorder avec les principes de la liberté...» (7).

Le Père Cotte continue son ministère, aidé en juin 93 par un nouveau vicaire Martin Bruneau, un montmorencéen «ordonné aux derniers quatre temps, qui a présenté ses lettres de vicaire obtenues de Mr l'évêque de ce département en date du jour d'hier» (8) et dont le conseil reçoit le serment.

Le culte est assuré, sous le contrôle des autorités qui, par ailleurs participent aux dépenses. Le conseil «...charge le citoyen Nicolas Métayer, bedeau... de nettoyer l'église... de la housser ainsi qu'il est d'usage dans la Semaine Sainte... d'effacer les armoiries encore existantes aux voûtes de l'église et ce, moyennant la somme de 48 livres pour l'année» (9). À cela s'ajouteront le 15 livres dûes au sous-bedeau et en avril 93 la prise en charge de l'offrande du «Pain pour la Cène du Jeudi Saint».

On a donc trouvé un modus vivendi mais, si le culte est encore assuré (avec le concours de la municipalité) il s'agit d'une «liberté surveillée» car la pratique religieuse n'est plus considérée comme un engagement philosophique, mais comme un choix politique. Or, les rapports de force se modifient : l'influence des Jacobins, relayée par la Société Populaire locale, installée dans l'ex-couvent des Mathurins, est de plus en plus forte et la religion, ses prêtres, ses dogmes sont aux yeux des sans-culottes, les témoins dépassés de l'ignorance, du despotisme et des préjugés dont il faut se débarrasser ; ceci se traduit par la vente des biens des Oratoriens, le tabou les protégeant ayant disparu. Bois, vignes et maisons trouvent facilement acquéreur ; il en est de même des chapelles Notre-Dame et Saint Jacques achetées en décembre 1792 par un maçon et un menuisier qui les transforment en entrepôt. Seuls échappent à la vente les 2 couvents trop chers, ils sont devenus locaux administratifs.

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Septembre 93-juin 95 : déchristianisation, interdiction du culte.

Les Montagnards les plus extrémistes imposent à la Convention le vote des lois instaurant une politique de déchristianisation systématique : le calendrier républicain, obligatoire, doit faire oublier les saints, les dates des principales fêtes religieuses et surtout rendre impossible le respect du repos dominical, le jour chômé étant reporté au decadi ; le culte de la Raison et celui de l'Etre Suprême supplantent le culte chrétien ; les églises sont progressivement fermées.

Les clercs, même constitutionnels, sont désormais suspects ; des pressions de plus en plus fortes les contraignent d'abord à la démission (ainsi Gobel des autorités, devient le symbole et la garantie de la rupture avec la vie ecclesiastique.

Qu'en est-il à Montmorency ?

Le conseil municipal longtemps respectueux de la religion et de son ministre est alors constitué en majorité de Jacobins qui, tel Leturc, appliquent, avec quelque retard toutefois, cette politique de déchristianisation.

A l'automne 1793 une première série de mesures concerne la collégiale : on procède à l'enlèvement «des derniers vestiges de féodalité» c'est-à-dire à la suppression des blasons encore visibles ; puis, pour répondre aux besoins des armées, on récupère tous les objets métalliques ; sont alors descendues les cloches et exhumés les cercueils princiers. Quant à l'aménagement intérieur, il est entièrement modifié : les chapelles intérieures, les autels secondaires et le mur qui fermait le chœur ; tout est démoli ; les gisants de GUILLAUME et d'Anne POT, sa femme, sont déplacés ; par contre la Convention ayant fait dresser un catalogue des œuvres d'art à préserver, le mausolée du Connétable qui y figure reste intact.

A partir de février 1794, sous la pression de la Société Populaire, d'autres mesures sont prises : on démolit les croix encore debout aux carrefours, place de Venise et au Petit Groslay ; le Père Cotte et son vicaire démissionnent et l'église est fermée. Devenue «Temple de l'Éternel» la collégiale abrite d'autres activités «Sur la demande des commissaires nommés par la Société populaire, le conseil a arrêté que le directoire du district est invité à autoriser la commune d'Émile à employer la ci-devant église paroissiale aux assemblées générales de la commune et notamment à célébrer la fête décadienne, en conséquence à faire l'usage de bancs de toute espèce et des objets du mobilier de ladite église qui seront nécessaires pour l'objet proposé». (10).

L'utilisation de la collégiale comme lieu de réunion va très vite provoquer l'exploitation de toutes ses richesses et la dégradation des bâtiments : après les bancs, ce sont les boiseries (dossiers et surplomb des stalles) le «linge» (les vêtements sacerdotaux et les nappes d'autel) qui sont vendus à la demande des Jacobins. En mai 95, les portes elles-mêmes sont mises en vente.

Cette situation va durer jusqu'en juin 1795 car Thermidor n'a pas signifié la fin de la politique de déchristianisation, bien au contraire, les républicains «purs et durs» durcissent leur position face au danger d'un éventuel retour des royalistes. 1795 est l'année la plus pénible pour la population privée pendant plus d'un an de toute cérémonie religieuse. Louis Cotte consacre son temps a la météorologie et finit par se marier (janvier 1795). Le Représentant en mission dans le département de Seine-et-Oise Ch. Delacroix édicte une série de mesures à l'encontre des prêtres, même constitutionnels, même mariés, leur interdisant de résider dans leur ancienne paroisse ; Louis Cotte, d'abord visé par la mesure, n'y échappe que grâce à une décision du Comité de l'Instruction de la Convention (rappelons que Daunou en est membre) qui lui ordonne de continuer ses observations scientifiques (11).

C'est alors que la population réagit : les dimanches et les fêtes sont chômés, tandis que l'on travaille le decadi ; puis les femmes réclament la réouverture de l'église, et le 1er mars, après une réunion qui a regroupé 400 personnes, une pétition demande l'application du décret de février 1795, qui accordait la liberté de culte dans des lieux privés et il se crée un Comité Religieux Catholique et Romain.

L'église toutefois n'est pas rendue au culte car, le décret ne concerne que les liéux privés, comme le rappelle le nouveau Représentant en Mission, le 2 mai, dans le texte, publié «à son de caisse» qui demande. «l'exécution de la loi qui défend aux prêtres de célébrer leurs cultes dans les édifices, dans les ci-devant églises...». Mais la Convention doit tenir compte des désirs de la population ; elle autorise le culte même dans les édifices publics, en précisant que le culte décadaire continuera d'y être célébré (12).

En juin, arrive un nouveau prêtre François Esnoult «lequel en exécution de l'article 5 du décret de la Convention Nationale du 11 présent mois, relatif au libre exercice des cultes, déclare qu'il se soumet aux lois de la République, en requiert acte, a lui octroyé, a signé avec nous». Le culte reprend alors dans la collégiale, dans les limites très étroites qui sont définies par la loi de Vendémiaire an IV (septembre 1795) un nouveau serment est exigé des clercs en novembre.

La célébration du culte catholique est donc désormais autorisée. Cette liberté ne sera pas remise en cause mais, jusqu'à la signature du Concordat de 1801 ; la politique religieuse connaitra encore bien des fluctuations, liées aux rapports de force entre républicains et royalistes, tant monarchie et catholicisme semblent consubtantiels. Comme l'écrira quelques années plus tard Chateaubriand «on ne peut concevoir le trône de Saint-Louis sans la religion de Saint-Louis». Ce choix politique fut celui d'une partie du clergé, mais il y en eut une autre qui accepta la démocratie et la République ; à ce second groupe appartenaient les Oratoriens et leurs fidèles montmorencéens.

Jacqueline Rabasse

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