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Une illustre famille de montmorency : les Le Laboureur

Le Laboureur

Le laboureur : une rue de notre ville porte son nom. Mais qui étaient au juste ces «Le Laboureur» ?

Un bref historique de cette famille nous conduira jusqu'au XVIIe siècle, aux deux plus célèbres d'entre eux : Jean et surtout Louis.

Originaires de Flandre, c'est au XVIe siècle que les Ackerman s'attachent tout d'abord aux Montmorency, du fait que l'un d'eux, Alexandre, épouse en justes noces la fille naturelle de François de Montmorency, le fils aîné du Connétable Anne.

C'est le premier qui se fixe chez nous, et c'est son fils Jean qui abandonne le patronyme familial, devenant Jean Le Laboureur.

Le fils de ce dernier. Claude, est, très jeune, Greffier du Baillage, dès 1562, puis procureur fiscal du Duché en 1565.

Toujours dans la même lignée, Pierre succède à son père, et il est auprès de Henri IV à la bataille d'Ivry. Il meurt en 1611 est et enterré dans l'église Notre-Dame.

Son frère Nicolas est Seigneur de la Grange ; fief dont le territoire dominait notre actuelle avenue Charles de Gaulle, Jean II Le Laboureur, fils de Nicolas, lui succède. Il se marie en 1629 et a onze enfants.

Jean III, l'un des onze enfants, accentue encore la célébrité de la famille.

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Jean le Laboureur (1623-1675)

Neveu de Claude Le Laboureur, généalogiste français du XVIIe siècle. Il fut un historien réputé, auteur de plusieurs ouvrages : en 1641, il rédigea le «Recueil des tombeaux des personnes illustres, avec leurs éloges, généalogies, armes, blasons et devises», puis en 1647, après un voyage en Pologne, où il fut chargé par Louis XIV d'accompagner Marie de Gonzague, épouse du roi de Pologne Ladislas IV, il rédigea un ouvrage historique sur toutes les villes et tous les états de Pologne. De retour en France, ayant embrassé l'état ecclésiastique, il devint l'aumônier dui roi. Puis, en 1663, parut sa traduction de «l'histoire de Charles VI, roi de France

En 1664, son oeuvre valut à Jean Le Laboureur la dignité de commandeur de l'ordre de Saint Michel. Après sa mort (1675) paraitront :

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Louis le Laboureur (...-1679)

Frère de Jean, Louis Le Laboureur était Bailli de Montmorency, comme l'avaient été avant lui son père, son grand-père et son trisaieul.

Historien lui aussi, il est surtout connu pour sa poésie épique et notamment ses «Victoires du Duc d'Anguien» (1647) dont voici quelques extraits :

Cependant void-on dans l'histoire
Un héros du temps ancien
Gagner plus souvent la victoire
Que le fameux duc d'Anguien ?
Aux plus formidables tempestes
Qui viennent menacer nos testes,
Ce jeune prince est nostre appuy:
Et rien à son bras ne s'oppose,
Qui ne soit la nouvelle cause
D'un triomphe pour luy .
Autant qu'il amasse d'années,
Autant par ses actes guerriers,
Favorise des destinées,
Et s'acquiert de nouveaux lauriers
Naguère il vainquit l'Espagne
Sur les frontières de Champagne.
Et fit trembler le Luxembourg.
Maintenant par un coup prospère
Il défait quand moins on ]'espêre,
Les Allemands devant Fribourg.
Il fut aussi l'auteur de : «Charlemagne, poème héroïque», «Avantage de la langue française sur la latine» (1669). Il fut le premier à faire une longue poésie célébrant le charme de la forêt de Montmorency. Mais Louis Le Laboureur n'était pas seulement un homme de lettres, il était aussi «escuyer du roi, trésorier général de France à Bordeaux et Bailli de Son Altesse Sérénissime, en son dit duché de Montmorency et demeurant à Paris». Il acheta en 1675 :

«r pour 5 sols de cens annuel le chasteau de Montmorency, dont la plus grande partie est plantée de jardins avec les fausses brayes et pourtour du dit chasteau, à la réserve seulement de la tour qui fait suite des bâtiments et du passage pour y aller, du côté de la grande église, qui demeureront la propriété du dit Seigneur le Prince ; le dit passage réservé ainsi qu'il est désigné au plan et figure qui à été fait, attaché à la minute des présents. Et de plus Son Altesse Sérénissime accorde à Louis Le Laboureur la permission de faire une arcade sur la rue qui est entre sa maison et les fausses brayes du dit chasteau. ...et jouira aussi ledit sieur Le Laboureur de la dite tour réservée tant qu'il plaira à son dit seigneur et prince, le chargeant de l'entretien de celle—ci. Ces donations et délaissements ainsi faits, à la change de 5 sols de cens annuel, partant lots, vente soisines et amandes quand le cas y échet, suivant la coutume, et encore de trente livres de rente censive de bail d'héritage, lequel a consenti souscrire le dit Sieur Le Laboureur promet et s'oblige bailler et payer à la recette du dit duché de Montmorency, pour chacun an au jour de Saint Martin, de faire don, la première année de paiement se fera au jour de Saint Martin d'hiver prochain.

Fait et passé au dit hôtel de Condé, en la personne de ma dite dame duchesse, l'an 1675. le 17e jour de juillet avant midi, et ont signé la minute des présentes ...»

A. Lange, 1 'un des notaires soussignés.

Mais quel était l'état du château des Montmorency quand Louis Le Laboureur en fit l'acquisition ? Nous avons pour en témoigner les écrits du Duc d'Aumale.

En effet, en 1664, le Grand Condé ayant retrouvé les faveurs de Louis XIV, du fait de sa valeur militaire, devant faire une visite à son Bailli, vint à Montmorency pour se rendre compte de l'état des lieux, dans son ensemble. Il était d'ailleurs accompagné de son fils : Henri-Jules de Bourbon. «Les Princes, écrit le Duc d'Aumale dans ses mémoires, avaient été frappés du délabrement de la «maison», de l'envahissement des eaux, du désordre général. Jamais le château n'avait été habité avec suite ; le domaine continuellement saisi était occupé par des gens qui ne songeaient qu'à en tirer profit sans se soucier de l'entretien. Quelle dépense pour démêler un tel chaos, et relever ces ruines ! Comment y pourvoir au milieu d'embarras financiers qui semblaient inextricables ? Les Princes furent découragés, et Chantilly devint le centre de leur existence commune».

Qui peut être bénéficiaire de ce triste état de chose ? Louis Le Laboureur, le Bailli du moment.

Il mourut le 21 juillet 1679 et fut, enterré, lui aussi, dans l'Église Notre-Dame.

Quelques années avant sa mort, il fut même gratifié du titre de Seigneur de Châteaumont, au moment où ses fonctions lui avaient été confirmées par Charlotte-Marguerite de Montmorency, Princesse douairière de Condé, mère du Grand-Condé qui, rappelons-le. était la sœur de Henri II de Montmorency.

Ce fief de Châteaumont, son fils, Jean-Baptiste Le Laboureur en hérite de son père. Ce Jean-Baptiste fut Bailli jusqu'en 1718, à Montmorency, puis ensuite à Saint-Denis.

Il mourut le 4 avril l742, et c'en fut fini de cette grande famille à Montmorency.

Élisabeth Pochon

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généalogie des Le Laboureur
Généralogie des Le Laboureur, établie par le Dr Caron.

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