Aux confins de l’Île-de-France, c’est Meaux, « ville d’art et d’Histoire », qui sera la première étape de cette journée. La ville très ancienne fondée par la peuplade celte des Meldis, puis occupée par les Romains, connut un grand essor au Moyen-Âge : Meaux fut alors le troisième centre urbain et ecclésiastique de la région après Paris et Sens. C’est la cité épiscopale, principal témoin de ce rayonnement, que nous vous proposons de découvrir au cours de la matinée.
De la cathédrale Saint-Étienne au palais des évêques, aujourd’hui musée des Beaux-Arts, en passant par l’édifice du Vieux Chapitre (XIIe siècle.), les remparts gallo-romains et le jardin Bossuet, l’occasion nous sera donnée de voyager dans le temps en remarquant les nombreux styles qui s’y côtoient. Nous pourrons admirer les cinq portails richement décorés de la cathédrale : à l’intérieur, le chœur, reconstruit après 1250 dans le style gothique rayonnant, nous étonnera par sa luminosité et la finesse de son architecture. Dans la nef, les deux statues monumentales dédiées à Bossuet, qui devint évêque de Meaux en 1682, nous rappelleront celui qu’on surnomma l’Aigle de Meaux, inhumé dans le chœur de la cathédrale. Son souvenir sera évoqué au Musée Bossuet, qui présente aussi une belle collection d’œuvres d’art dans le cadre prestigieux de ce palais qui fut celui des évêques de Meaux du XIIe au XVIIe siècle.
Après la pause-déjeuner dans un restaurant du centre-ville, nous poursuivrons notre route vers l’est, jusqu’aux portes de la Champagne, à Château-Thierry, qui fera l’objet de nos visites de l’après-midi.
Une longue butte dominant la vallée de la Marne servit d’assise à la cité. C’est par la Porte Saint-Jean que nous accéderons au château fondé dès le IXe siècle. Quant à la porte St Pierre à l’imposante façade flanquée de deux tours rondes, c’est la seule qui subsiste des quatre portes de la ville.
En 1813, les soldats de Napoléon, en abaissant les murailles, transforment la forteresse en vaisseau de pierre, bardé de canons. Elle deviendra plus tard propriété de la ville qui en fit un parc arboré.
Château-Thierry est aussi la ville natale de Jean de La Fontaine, qui y naquit le 8 juillet 1621. Il y sera, comme son père, maître des Eaux et Forêts de 1652 à 1671, mais sa découverte de Malherbe est pour lui une révélation : il sera poète.
Au pied du vieux château, dont les murs dominent la ville, la maison natale de La Fontaine s’élève entre une cour pavée et un jardin limité par le rempart. Cet ancien hôtel particulier du 16e siècle, abrite maintenant le Musée La Fontaine : dans ses petits salons meublés dans le goût du temps, nous pourrons voir son cabinet de travail, les riches collections consacrées à ses Fables, volumes illustrés par Oudry et Gustave Doré et de nombreux objets d’art ornés de fables.
Mais cette région fut aussi au cœur de l’Histoire lors de la Grande Guerre : en septembre 1914, ce fut la première bataille de la Marne. C’est alors que débuta la guerre des tranchées jusqu’en juin 1918, et la percée allemande qui descendit jusqu’à Château-Thierry fut arrêtée au cours de la seconde bataille de la Marne. A partir de juillet 1918, c’est aussi l’arrivée massive sur le front de 2 millions d’américains qui interviennent auprès des français dans la région de Château-Thierry. Les souvenirs de leurs combats y sont partout aux abords de la ville : au Bois-Belleau où le grand cimetière américain côtoie le cimetière allemand, sur le promontoire de la cote 204, où un monument américain fut élevé pour commémorer la victoire remportée en ce lieu par les armées franco-américaines.
En cette année du centenaire 1918, nous ne manquerons pas d’évoquer ces épisodes historiques qui ont tant marqué cette région.
En cette période de commémoration du Centenaire, il nous a semblé intéressant de souligner l'importance de l'année 1918 pour la région de Château-Thierry.
En juillet 1918, Château-Thierry est au cœur de l'offensive allemande. La seconde bataille de la Marne fait rage, détruisant la ville. L'arrivée de 2 millions d'américains qui interviennent auprès des français a fait l'objet de plusieurs lieux de mémoire à Château-Thierry et dans sa région.
Inauguré en 1937, il regroupe 2 200 stèles de marbre blanc des soldats américains morts sur le champ de bataille du bois de Belleau, lors de la seconde bataille de la Marne.
La bataille du Bois de Belleau fut le premier engagement des troupes américaines placées sous le commandement en chef du général Pershing : elle se déroula entre le 1er et le 26 juin 1918. Cette bataille est encore considérée aujourd'hui comme le premier engagement majeur et l'événement fondateur de la réputation des Marines, qui envoient chaque année une délégation, le dernier dimanche de juin, pour le Mémorial Day.
Depuis cette bataille, le bois de Belleau fut prêté à perpétuité aux Américains par les Français en signe de reconnaissance et s'appelle désormais Bois de la Brigade des Marines.
Ce temple a été créé par des fonds américains pour le soutien moral des soldats engagés lors de la Première Guerre Mondiale. Il fut construit en 1924 sur le modèle d'une église existant aux USA.
Peu de temps après la guerre, les autorités américaines décident la construction d'un grand monument commémoratif. Le site choisi est la cote 204, où se déroulèrent de violents combats en juillet 1918. Il a été offert par nos alliés en signe d'amitié France-Amérique.
Composé d'une imposante double colonnade, deux grandes statues symbolisant les Etats-Unis et la France main dans la main ornent sa face ouest alors que l'aigle des USA figure sur sa face est. Au dessous, une grande carte de la région retrace la progression des forces américaines à partir du 18 juillet 1918.
Dernière mise à jour le 22/03/2024 à 08:46:47.
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