Courrier des lecteurs

Conseil Général du Val-d'Oise

R. PIÉROT
66, avenue Charles de Gaulle
Conseiller Genéral
66, avenue Charles de Gaulle
95160 Montmorency
Tél. : 964-50.89

Cergy-Pontoise, Le 30 septembre 1983

Monsieur A. Duchesne
13, rue Grétry
95160 Montmorency

RP/NB
N° 61

Monsieur le Secrétaire,

Je serais reconnaissant à la Société d'Histoire de Montmorency, si elle pouvait répondre à la question suivante : Comment se fait-il que l'emplacemant du monument aux morts de notre commune ait été choisi dans un quartier périphérique de la commune et non pas dans le centre, comme c'est Le cas dans la plupart des villes ?

Je pense qu'une réponse à cette question pourrait intéresser les lecteurs de l'excellente revue que vous publiez.
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Veuillez agréer, Monsieur le Secrétaire, l'expression de mes sentiments distingués.

Signé : ROBERT PIÉROT

Le monument aux morts de Montmorency

Quand la France se réveilla du joug cauchemar sanglant de la première Guerre mondiale, son premier soin fut d'honorer le souvenir de ses 1,3 millions de morts. La France se couvrit alors de monuments, dont le moins que l'on peut dire est qu'ils ne constituent pas, dans la plupart des cas, une référence esthétique, Celui de Montmorency, sauvé par sa simplicité, se situerait plutôt dans une honnête moyenne.

Le Conseil Municipal, dans sa délibération du 18 juin 1921, décida de son érection. L'autorisation officielle, signée par le Président Millerand, fut accordée le 12 novembre 1927 et signifiée par arrété préfectoral du 17 novembre 1921.

Le choix du projet n'avait pas posé beoucoup de difficultés : Le projet de Monsieur Waroquiez fut adopté par 19 voix contre 6 à Monsieur Jonchery et 2 à Monsieur Calvet.

Celui du site par coutre souleva les passions. Une sous-commission avait été désignée pour choisir l'endroit le plus favorable. Elle écarta dans un premier temps :

la place du Marché : peu propice,
la place des Cerisiers : peu propice,
la place des Écoles : peu propice,
le cimetière : nécessité de déplacer les tombes et peu de recul,

et proposa dans L'ordre :

la Place d'Armes,
l'Arbre de la Liberté,
la place de Venise.

Les deux derniers emplacements furent jugés trop exigus, ce fut donc la Place d'Armes qui fut retenue, ce qui demanda l'autorisation du Ministère des Armées, le site étant situé dans «la zone de servitude du fort».

Cet emplacement fut controversé car on le jugea trop éloigné du Centre et il constituait pour les montmorencéens un lieu de promenade et de loisirs.

On lança une pétition contre l'érection du monument à cet endroit. Elle recueillit 404 signatures. Une mère indignée refusa même que le nom de son fils, mort an champ d'honneur, soit inscrit sur un monument érigé sur un lieu de plaisir! La Municipalité passa outre car la Place d'Armes était la seule assez vaste pour recevoir le Monument et, de plus, le quartier était appelé à se développer.

Le financement du Monument aux Morts fut assuré par la Ville de Montmorency et par une souscription publique.

Il fut inauguré le 28 mai 1922 en présence des Autorités civiles et militaires.

André Duchesne et
Jacqueline Rabasse

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