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Les Trinitaires à Montmorency

En 1601, les Trinitaires, religieux mendiants (c'est-à-dire vivant d'aumônes), familièrement appelés Mathurins en France, furent sollicités par Henri 1er de Montmorency pour prendre le gouvernement de l'Hôtel-Dieu de la ville. Ils vinrent s'y installer et y restèrent jusqu'en 1791. Ils sont peu connus aujourd'hui. Nous allons essayer de retracer les grandes lignes de leur histoire et de leur présence à l'Hôtel-Dieu de Montmorency.

Les origines des Trinitaires

L'ordre des Trinitaires (nom exact «Religieux de la Sainte Trinité et de la Rédemption des captifs») fut fondé par Jean de Matha et Félix de Valois en 1198.

Bien que voués principalement au rachat des captifs, leur règle leur imposait de pratiquer l'hospitalité. C'est la raison pour laquelle il y avait presque toujours un Hôtel-Dieu, ou Maison-Dieu, annexé aux couvents où ils s'établirent.

Jean de Matha s'occupa activement du développement de l'Ordre à Rome, auprès du Pape, et Félix de Valois contribua efficacement à son établissement en France, notamment à Paris. Le Chef-d'Ordre s'établit à Cerfroid (1), lieu de réunion où étaient prises les décisions de l'Ordre tout entier. Le premier couvent des Trinitaires fut installé à Paris, sur décision de l'Évêque Eudes en 1204, dans l'église St-Mathurin (ce qui était son vocable depuis environ 60 ans) et dans l'hôpital St Mathurin annexé. Ce compromis préluda à la donation définitive en 1228 contresignée par le Ministre de l'Ordre Frère Michel.

Laissons Jacques Hillairet (2) donner l'emplacement de ce couvent. «Les Trinitaires» s'établirent en 1209, dans une aumônerie ou hôpital annexé au sanctuaire de la Benoite-Trinité (nommée au XIIe siècle, église St Benoit), dont la chapelle conservait des reliques de St Mathurin, d'où le surnom de Mathurins donnés aux Religieux Trinitaires, appellation étendue plus tard aux autres Maisons que cet Ordre possèda en France et à la rue de Paris, où était leur couvent. Celui-ci couvrait un rectangle à peu près délimité par les rues St Jacques, du Foin (Bd St Germain), des Mathurins (Du Sommerard) et l'hôtel des Abbés de Cluny. Son cloître, dont l'emplacement est occupé par le théâtre de Cluny, fut rebâti en 1219 et son église, qui ouvrait sur la rue des Mathurins à l'emplacement de l'ancienne Halle aux Parchemins, reçut en 1729 un nouveau portail, édifié sur une cour intérieure.

Les Trinitaires furent, pendant un temps, quêteurs, ils circulaient alors à âne, ce qui était un signe d'humilité d'où le sobriquet de «frères aux ânes» que leur avaient donné les Parisiens (l'autorisation de circuler à cheval leur fut donnée à partir de 1265).

Ce couvent, comme l'ordre, fut supprimé à la Révolution et ses locaux vendus en 1799. La rue de Cluny fut percée sur leur emplacement en 1855; il reste au N° 7 de cette rue le vestige d'une arcade de l'ancienne église.

Les Trinitaires reçurent de nombreuses corporations ; celle des libraires, écrivains et relieurs de 1582 à 1726, en 1670, les officiers en charge de la communauté des chandeliers et, en 1726, la confrérie des lapidaires. L'Université y eut sa Halle aux parchemins de 1291 à 1726 et y tint ses assemblées de 1524 à 1764. L'Ordre comportait plusieurs maisons en Île-de-France, dont celles de Paris, Cerfroid, Pont la Reine (Le Bourget), Ponthermé. Ils furent, certes, de bons administrateurs de biens acquis par dons et legs, entre autres 14 arpents de bonne terre labourable, situés entre la léproserie de Gonesse et le chemin de Villiers le Bel, légués en main-morte par Jean de Chalon en 1275 et qu'ils possèdèrent jusqu'à la Révolution ; des arpents de vigne à Cercelles (Sarcelles) ; la ferme des Porcherons, une autre à la petite ministrerie des Mathurins de Villeneuve aux Ânes (paroisse de Brou), des arpents de terre à Châtillon, Clamart, Vanves, etc... dont le cens et la dîme (payés souvent en nature) les fournissaient en «bled, vins, et chapons gras». Mais les charges étaient importantes, les hôtels-Dieu accueillaient pauvres et mendiants, soldats errants et pélerins, et il y avait les frais nécessités par le rachat des captifs.

Au XVIe siècle à l'époque de la Contre-Réforme, suite au Concile de Trente (1547-1553), l'Ordre des Trinitaires avait à maints reprises des libertés vis à vis de l'observance stricte de la règle primitive, il connut alors des divisions internes, des congrégations prônant le retour à la pure observance de la règle primitive se formèrent, notamment à Pontoise en 1578 sous le nom de Trinitaires Réformés (3).

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Les Mathurins à Montmorency aux XVIIe et XVIIIe siècles

En 1601 quand ces religieux dits réformés prirent possession des bâtiments de l'Hôtel-Dieu de Montmorency. Celui-ci, comme, naguère, l'hôpital St Mathurin à Paris, était en très mauvais état. Les pillages et les destructions des guerres de religion avaient fait leurs ravages. Les habitants eux-mêmes, occupés à relever leurs ruines, ne voulaient pas participer à sa reconstruction et, d'autre part, le Duc de Montmorency ne voulait pas faire de dons importants.

Note sur les origines de cet Hôtel-Dieu Fondé au XIIIe siècle par les premiers barons chrétiens de Montmorency, il était donc de fondation laïque. Les Montmorency continuèrent à faire des dons, tel Bouchard VI qui, en juin 1237, lègue par testament «Deux muids de bled (3,476 m3, mesure de Paris) par an sur le moulin des Paillands et cinq muids de vin (1.340 litres, mesure de Paris) à prendre en ses pressoirs de Montmorency, pour entretenir à perpétuité un chapelain». Il n'y eut jamais de religieuses à l'Hôtel-Dieu mais il y eut des «sœurs» (4), comme l'atteste un ancien parchemin de 1398 autorisant les «sœurs» de l''Hôtel-Dieu de Montmorency à prendre du sel à Conflans sans payer de droit de gabelle.

En 1486, les recettes sont contresignées par Mgr Jean de Montmorency, dit Vitry, Curé d'Eaubonne et maître de l'Hôtel-Dieu.

En 1543, l'Hôtel-Dieu fut soumis au contrôle des officiers royaux par décision du Grand Aumônier de France, qui s'adjugea un droit de contrôle sur tous les hôpitaux du royaume, droit jusque là réservé à la haute administration des Évêques, ainsi que les comptes des églises, ce qui provoqua une réaction violente mais efficace des Ducs de Montmorency, «bien en cour», puisqu'en 1561 défense est faite au Prévôt de Paris de la saisie des revenus des hôtels-Dieu de Montmorency et de Moisselles, suivie des lettres patentes du Roi Henri IV en 1598, qui donnent plein pouvoir aux Sieurs de Montmorency de commettre telles personnes que bon leur semblera pour le gouvernement de leurs seigneuries, sans que les commissaires royaux puissent en prendre connaissance.

Les Trinitaires, dès leur arrivée, font approuver leur établissement à l'Hôtel-Dieu par Henri de Gondi, Evêque de Paris, le 23 août 1601, après avoir fait rédiger une attestation juridique de plusieurs habitants de Montmorency certifiant que l'Hôtel-Dieu, de fondation laïque n'avait aucun bénéfice annexé. Puis ils font dresser un procès-verbal de l'état des lieux, maison et chapelle et sur devis établi par Jean Bourdonné charpentier et Jean Froment maçon, les réparations furent estimées à 944 livres.

Les religieux se mettent au travail et font effectuer les réparations pour «rendre les lieux habitables et la chapelle propre à y célébrer les offices».

Par acte du 9 février 1602, ils obtiennent confirmation de l'administration de l'hôpital avec son revenu, avec obligation toutefois «De faire et d'accomplir toutes les charges ordinaires de l'Hôtel-Dieu, le surplus étant pris par eux pour aider et subvenir à la dépense des bâtiments qui leur sont nécessaires et pour les autres nécessités, sans qu'ils soient tenus d'en compter au dit Seigneur» ; acte ratifié l'année suivante le 22 mai 1603 par le Duc de Montmorency.

Religieux Trinitaire
Religieux Trinitaire ou (en France) « Mathurin réformé ».

Les charges et obligations concernant les fonctions de l'Hôtel-Dieu étaient maintenues ou peu modifiées :

Les religieux, estimant une séparation nécessaire entre les bâtiments conventuels et ceux de l'Hôtel-Dieu, déposent une requête le 6 décembre 1607 pour bâtir à leurs dépens un nouvel hôpital dans le carrefour et place vide qui était devant l'Hôtel-Dieu pour loger plus commodément les pauvres. Après examen et arpentage fait par Blaise Cachet, qui rédige le procès-verbal de mesures, le 16 décembre 1607, le Duc de Montmorency octroie la permission de construire. En 1608, le nouvel Hôtel-Dieu est bâti des deniers provenant de la dot d'un des religieux de la famille des Montmorency qui avait fait profession depuis peu dans la Maison. Il coûta environ 2100 livres et, plus vaste, il permit aux pauvres d'être mieux logés.

À l'ancienne chapelle St Jean Baptiste succèda une nouvelle église, peut-être dédiée à la Sainte Trinité,. Elle fut bâtie grâce aux deniers des troncs mis dans les églises de Paris, aux dons et à l'emprunt.

Plan de Montmorency au XVIIIe siècle.
Plan de Montmorency au XVIIIe siècle :
1 : église des Mathurins (emplacement de l'EHPAD actuel),
2 : hospice de Mathurins, détruit lors de la rénovation du centre.

À la fin du XVIIIe siècle, l'église comportait une nef et trois chapelles, dédiées à St Jean Baptiste, Ste Geneviève et à la Ste Vierge. L'accès se faisait par deux portes, l'une ouvrant sur le cloître, l'autre sur la façade nord entre les deux chapelles.

Les religieux étaient inhumés dans un caveau sous le chœur, la nef était réservée à l'inhumation des donateurs et des «sœurs». La chapelle St Jean Baptiste, reconstruite par Jean de Mathas, Bailli du duché, avait un caveau réservé à sa famille.

Hors l'église, «le cimetière des pauvres» était réservé aux malades décédés à l'Hôtel-Dieu. Toutefois les Mathurins avaient le souci d'honorer leurs fidèles serviteurs : comme Michel le Sage, qui décéda le 23 avril 1669 après avoir été pendant 18 ans gardien de l'hôpital, il fut administré par les religieux et inhumé dans leur église, ce qui souleva un différend avec les Pères de l'Oratoire installés à la Collégiale St Martin, qui auraient voulu que le corps soit exhumé et entre dans leur église pour le service des morts et ensuite soit rendu aux Trinitaires. La création de l'Hôpital Général de Paris en 1656, où les vagabonds étaient rassemblés pour travailler dans des conditions pénibles, eut pour effet de grossir les hôtels-Dieu de la campagne parisienne de vagabonds pas toujours recommandables. À Montmorency, les paroissiens se plaignirent des vagabonds recueillis par les religieux, qui maraudaient dans la commune. Il est vrai que dans cette période troublée qui succéde aux guerres de la Fronde, les paroissiens furent eux-mêmes l'objet de critiques, faites au représentant de l'Archevêque de Paris au cours de la visite pastorale de 1672, par les Oratoriens qui voulaient surtout les soustraire à l'influence spirituelle des Trinitaires.

En 1680, les habitants déposèrent une requête au Prince de Condé pour demander le changement de l'hôpital en Hôtel-Dieu destiné uniquement aux malades pauvres de Montmorency, en réunissant le revenu de l'hôpital avec celui de la Confrérie de la Charité établie dans la paroisse. Déjà, en 1666 les Trinitaires, par sentence du bailli, avaient été condamnés à faire les réparations de l'Hôtel-Dieu et à rendre compte des revenus.

Après délibération du 10 juin 1682, ils donnèrent leur accord au changement, d'autant plus qu'il était désor- mais, par arrêt du Roi, interdit de recevoir les mendiants à moins de 4 lieues de Paris.

Le 20 mai 1684, le Prince de Condé donna les lettres patentes concernant la nouvelle affectation de l''Hôtel-Dieu, ce que le Roi Louis XIV confirma et approuva par lettres patentes de juin 1684, l'Archevêque de Paris ayant donné son approbation en avril.

L'administration temporelle fut confiée à un bureau composé de 5 membres: le Ministre des Trinitaires, le Curé, le Bailli, le Lieutenant et le Procureur fiscal du duché. L'administration spirituelle resta à la charge des Trinitaires, en outre, leur Ministre, Joseph Dubois, s'engagea à fournir pour la nourriture des pauvres 300 livres de viande, et, pour leur chauffage, une corde (un stère environ) de bois de billons, un cent de fagots, un cent de fatouillettes. Les Trinitaires apportaient aux pauvres «la maison et Hôtel-Dieu consistant en un corps de logis en ailes des deux côtés de la cour, appliquées en salles, chambres et grenier, chapelle entre les dites salles, caves en dessous, cour devant et jardin derrière avec cellier. La totalité des dits lieux tenant d'un côté à la rue de la Lingerie, qui descend de la poterne au dit Hôtel-Dieu par devant sur le carrefour et d'autre part, au nommé Henri Bellant» (État des lieux du 12 septembre 1695). Lesquels bâtiments, les religieux s'engagent à y faire effectuer les réparations nécessaires. Ce qui fut prétexte à améliorations et agrandissements : réparations de plafonds, réfection de la toiture des bâtiments, carrelage des salles (une amélioration), construction d'un puits et d'un bûcher.

En 1778, le bâtiment central fut profondément remanié, la chapelle détruite et remplacée par la chapelle en bordure de la rue de la Lingerie. Les dons et les legs ne suffisant pas, on eut recours à l'emprunt.

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L'hospitalisation et le personnel soignant

La capacité d'hospitalisation en 1690 était de 30 lits environ. Dans le registre du couvent tenu, de 1618 à 1791, étaient consignés les décès et les baptêmes. On trouve dans les premières pages surtout les décès des religieux. Ainsi on peut lire :

«Le 20 décembre 1645 est décédé en Alger ville maritime de Barbarie, le R.P. Ludwig Gévault au troisième voyage qu'il faisoit pour la rédemption des captifs, après avoir racheté plus de trois cents captifs, il fut inhumé en Alger, il avait fait profession dans ce couvent le 25 juin 1629».

«En 1700 a été apporté dans notre église le corps de défunt Nicolas Midy de Teigny, confesseur de son Altesse Royale Madame, conduit par Mre Desprez, vicaire de St Jacques de la Boucherie et après les laudes des morts, nous l'avons enterré dans la chapelle St Geneviève en des Srs Claude Midy mendeur contrôleur des vins à Paris et Baptiste Midy curé de Chaillot Dr en Sorbonne, ses frères».

«En 1708 fut enterré dans l'église Mre François Demichy bourgeois de Paris, il avait eu trois frères Révérends dans ce couvent».

Il existe peu de renseignements sur les médecins au XVIIe siècle il est probable que des religieux en assumaient les fonctions ainsi peut-on lire dans l'obituaire du couvent :

«En 1702 le frère Célestin Leclerc est décédé l'âge de 74ans; il avait fait profession dans ce couvent et était chirurgien de profession et c'était pour l'exercer qu'il avait été admis frère convers à 36 ans, les dernières années de sa vie il ne pouvait plus que donner des conseils, mais les ayant suivis et étant guéris, les malades de la ville venaient le remercier, les chirurgiens eux-mêmes venaient lui demander son avis».

Au XVIIIe siècle on trouve mention de chirurgiens dits à gages, tels les Srs Genet, Titeux, Carré et celui qui fut le dernier reçu sous l'administration des Trinitaires :

«Le 8 juillet 1772, Messieurs ayant considéré qu'il était nécessaire de remplacer le Sr Carré chargé des soins et pansements, tant dans la maison que dans la ville, sur le rapport qu'il leur a été fait, de la bonne volonté et de la capacité suffisante du Sr Antoine Baudran établi dans cette ville, Messieurs l'ont reçu et nommé en qualité de chirurgien ordinaire de l'Hôtel-Dieu, aux mêmes appointements de 40 livres accordés au Sr carré et à ses prédécesseurs».

Une sage-femme titulaire fut nommée pour la première fois le 18 août 1779, elle s'appelait Elisabeth Bourgeois et était la femme du Sr Baudran. Parmi le personnel on note le 4 février 1789 la nomination des «sœurs» Marie-Madeleine Duchesne et Marie-Thérèse Génisson en remplacement de deux «sœurs» décédées.

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La Révolution et le départ des Trinitaires

À la Révolution, le règlement n'avait subi que peu de changements. L'hôpital était toujours exclusivement réservé à la commune ; toutefois sur présentation d'un billet de son curé, St-Brice avait droit à un lit. La guérison observée sur l'avis de la «sœur» supérieure, la sortie avait lieu deux jours après; les distributions gratuites de viande chez le boucher étaient sévèrement réglementées, aucun gaspillage n'était toléré.

Après l'installation en août 1789 d'un «conseil de ville illégal», les administrateurs de l'Hôtel-Dieu voient leur réunion du 7 octobre 1789 troublée par l'irruption de deux conseillers de la ville, Jean Baptiste Leturc et Jean Marin, parlant au nom de Jean-Jacques Laporte absent, qui veulent prendre connaissance de l'état des recettes, dépenses et des titres de l'Hôtel-Dieu, participer aux délibérations, mettant en cause le titre même des administrateurs-nés en place et exigent qu'ils soient nommés par «l'Etat actuel». Ils requièrent en outre qu'une clef du coffre contenant les titres soit remise à Leturc, sur quoi les administrateurs-nés en place : Mathieu Hibert Ministre des Trinitaires, Nicolas Brodier Curé, François Gobert Procureur fiscal et Caffin notaire protestèrent, se référant aux lettres patentes du Prince de Condé de 1684 et démontrant ainsi que l'hôpital appartenait aux fondateurs et non à la commune.

Le 18 novembre 1789, les administrateurs-nés se rendent à une réunion du conseil répondant à une sommation du Sr Guinet se disant sergent de la «commune d'Anghien», à la requète des Srs Leturc, Laforge, Laporte, Gillain et Carré habitants de la ville, les trois premiers se qualifiant d'administrateurs-nés sans en avoir le droit et les deux autres administrateurs élus, qui présents renouvellent leurs exigeances précédentes, auxquelles les anciens administrateurs opposent une fin de non recevoir.

Après le décret de l'Assemblée Nationale du 23 février 1791 entraînant la suppression des ordres religieux à l'exception de ceux voués à l'enseignement et à l'assistance, on adopta un compromis, les anciens administrateurs-nés siégèrent désormais au conseil de l'hôpital avec le Maire, le premier Conseiller et le Procureur de la commune.

Le R.P. Mathieu Hibert prêta serment le 23 janvier 1791 comme fonctionnaire public et administrateur temporel et spirituel de l'Hôtel-Dieu, mais peu après, son Ordre étant dissous, il quitta le couvent ainsi que les autres frères, qui d'ailleurs étaient peu nombreux.

Simone Hervo


Bibliographie :
A.N. LL. 1545
Musée de Montmorency
Pierre Caron «L'hospitalisation à Montmorency»
Jeanne Ferté «La vie religieuse dans les campagnes parisiennes (1622-1695)».

Notes

(1) L'abbaye de Cerfroid était située dans l'ancien diocèse de Meaux, près de Gandelu (Aisne).

(2) Jacques Hillaret, Dictionnaire historique des rues de Paris.

(3) Nom général de l'ordre : trinitaires, ils se divisèrent (en France) au début de la Contre-Réforme en deux groupes : les trinitaires réformés, ceux qui adhérèrent à l'application de la Contre-Réforme et dont le Ministre Gériéral était à nouveau nommé à l'Abbaye de Cerfroid (lieu de réunion du chapitre général); et les Mathurins ainsi nommés populairement parce que résidant au couvent de St Mathurin de Paris, et qui, au cours de siècles, avaient lutté pour dominer l'ordre tout entier. Ce couvent était devenu depuis longtemps le lieu de l'élection du Général et son lieu de résidence. Le Ministre Général en charge à cette époque, Louis Petit, n'adhéra pas à la Contre-Réforme et fut pendant les 40 années de sa charge en lutte avec les trinitaires réformés. L'unité de l'Ordre fut rétablie au milieu du XVIIe siècle. Depuis l'établissement de l'Ordre en 1198 le Ministre Général fut toujours un français et le resta.

(4) Cette appellation de «sœur» désignait autrefois des femmes qui se consacraient corps et âme au soin des pauvres, ne formaient aucune congrégation et n'étaient liées par aucun vœu religieux, elles n'étaient pas rétribuées, mais avaient «même pot, même gîte».

(5) Le couvent des Trinitaires, bâti en 1608, était situé dans l'actuelle rue du Dr Millet, en face de l'ancien hospice et formait un quadrilatère avec cour intérieure, dont l'église occupait le côté perpendiculaire à la rue du Dr Millet, en face la rue du Marché.

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