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Une vieille famille de Montmorency : les Luce

Petite chronique d’une famille de montmorency du XVIIIe siècle

La famille Luce a été «filée», grâce à une recherche généalogique, jusqu’en 1653, date à laquelle les archives paroissiales mentionnent le mariage de Robert Luce et d’Antoinette Frontien.

C’est surtout à partir de 1700 que grâce aux renseignements consignés dans les registres l’on peut suivre la vie des habitants, celles des Luce et des autres familles, telles les Leblond, Guesdon, Nourry, Lefevre, Bourgeois, Ferry, Leduc, Hardebeuf, Boscheron, Hurel, Couet etc..., anciennement enracinées dans la paroisse.

Ces familles amorçaient leur ascension sociale parallèlement à la croissance de la ville. Après les promotions rapides du règne de Louis XIV, une période de stabilité caractérisa les débuts du XVIIIe siècle. Les artisans étaient nombreux, notamment ceux de la construction dont le nombre augmenta constamment. Les vignerons avaient déjà remplacé les cépages nobles par des plants plus rustiques mais plus productifs dont le vin devait être vendu rapidement. Notons l’existence de jardiniers et de fontainiers et, bien sûr, des commerces d'intérêt local: bouchers, épiciers, boulangers, tonneliers, vite complétés par des cordonniers, tailleurs, chapeliers et même des maîtres perruquiers car toute cette population est encadrée par les nombreux officiers du duché bailliage : procureurs, huissiers, employés de la Cour des Aides, etc...

Une même famille finissait, grâce aux mariages, par comporter toutes (ou presque) ces catégories. Suivons donc la famille Luce qui va illustrer notre propos.

Le 16 février 1705 Jean Robert Luce écuyer de cuisine, fils de Charles Luce et de Marie Guesdon, épouse Félise Leblond. Les témoins, tous parents et qui savent tous signer, sont maçons comme René Lefébure et Mathurin Guesdon, laboureurs comme Jacques Leblond ou vignerons comme Guillaume Nourry. Le fils né de ce mariage, Denis Luce devint épicier et se maria vers 1733 avec Geneviève Dubois. Il eut lui-même 5 enfants: dont 3 filles Marie-Geneviève, Marie-Anne et Marie-Madeleine qui épousèrent trois vignerons.

L'un des fils, Denis, comme son père, fut comme lui épicier et vigneron, ses enfants furents vignerons et cultivateurs.

Il n’en fut pas de même de l’autre fils Jean Robert né en 1734, il abandonna le commerce et renoua avec une vieille tradition familiale : il devint Maître maçon. Sans doute ayant des jurés parmi les membres de sa famille, fut-il accepté facilement par les Jurandes et accueilli selon la formule d’usage :

«Par ordre du Procureur du Roy demande l’admission aux suivis d’office Jurés au Corps de métier de maçon d’un nommé Jean Robert Luce pour une durée de X années contre les nommés XXXX et soit accepté et fait Maître comme étant capable et de religion catholique et apostolique».

De son mariage avec Angélique Rochery naquirent 6 enfants : 3 filles et 3 garçons. Les 3 fils : Nicolas Jean, Louis Paul et Jean Louis furent maçons. C’est que le changement de goût en matière architecturale fit du XVIIIe siècle une période de prospérité pour tous les corps de métiers du bâtiment.

Nicolas Jean Luce épousa en 1786 la fille d’un maître boulanger : Nicole Lefèvre. De leurs deux fils, l’un Louis Marguerite fut militaire de carrière, tandis que l’autre Louis Nicolas marié en 1815 à Edmé Vallet, devint entrepreneur de maçonnerie, ainsi on peut noter :

»Le 14 mars 1843 à la demande du baron de Montmorency et après la décision du conseil de fabrique du 12 mars 1843, le caveau des Montmorency dans la nef de la collégiale St Martin fut ouvert par le maître maçon Luce Louis Nicolas assisté de Frédéric Bourgeois compagnon en présence du Maire, du Curé doyen et de plusieurs personnalités de la commune».

Il apprit le métier à son fils Louis Gustave, mais celui-ci préféra devenir commerçant à St Denis où il s’installa après son mariage.

Louis Nicolas Luce, membre du conseil municipal de 1856 à 1865 éleva ses petits enfants dont seule survécut une fille : Adrienne Geneviève Luce, celle-ci après le décès de son grand-père en 1870, quitta Montmorency à l’approche des Prussiens et n’y revint pas.

Simone Hervo

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