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Les lieux de culte à la veille de la révolution

Les seigneurs de Montmorency avaient édifié au XVIe siècle, la collégiale St Martin, pour en faire la chapelle de leur illustre famille, plutôt que l’église paroissiale destinée aux habitants du bourg : les Montmorency y avaient leurs tombeaux et des offices y étaient célébrés pour le repos de l’âme de leurs ancêtres.

En fait, leur église paroissiale, les habitants l’avaient déjà dès le XIe siècle : édifiée à l’angle de la rue au Pain et de la rue qui porte encore son nom, la rue Notre-Dame, l’église Notre-Dame (1) avait été construite par les Bouchard pour éviter à leurs vassaux, d’aller à Groslay aux offices. Cette église avait les dimensions d’une chapelle et jouxtait les remparts de la ville : elle était entourée d’un cimetière, mais les notables, tels le bailli Le Laboureur et tous ses descendants, avaient le privilège d’avoir leur sépulture à l’intérieur de l’église.

Mais au XVIIe siècle, cette église menaçant ruine, le Prince de Condé autorisa les habitants à élever un autel dans la collégiale, à gauche de l'entrée du chœur (1635) : l’église St Martin fut alors ouverte aux habitants du bourg et on commença à enterrer les morts autour de l’église.

Au XVIIe siècle, une autre église, plutôt une chapelle de par ses dimensions, fut édifiée, non loin du marché, sur la place qui prit son nom : la Place Saint Jacques (actuelle place des Cerisiers). Cette église Saint-Jacques, également entourée d’un petit cimetière, était desservie par les moines Feuillants cisterciens, puis par les Oratoriens. Mais trop proche de la place du marché, cette chapelle était exposée aux dégradations des enfants qui cassaient les vitres et les tuiles et les offices étaient troublés par l’animation de la rue et du marché.

Mais à ces trois églises, St Martin, Notre-Dame et St Jacques, il convient d’ajouter la chapelle de l’Hôtel-Dieu qui eut en son temps un rôle non négligeable. Comme tout établissement religieux, l’Hôtel-Dieu de Montmorency possédait une chapelle : elle dépendait des Mathurins Trinitaires depuis 1601 (2). Une paroisse se forma ainsi peu à peu autour de l'Hôpital : les Mathurins administraient certains sacrements, enterraient dans leur cimetière, mais rivalisaient avec les prêtres de l’Oratoire, eux-mêmes chargés du service paroissial à Montmorency depuis le début du XVIIe siècle (3).

Ainsi les habitants souhaitant être enterrés dans l’église de l’Hospice étaient conduits dans la chapelle de l’Hôtel-Dieu par les Pères Oratoriens, mais les Trinitaires terminaient la cérémonie. C’est aussi aux Oratoriens que revenait la catéchèse des hospitalisés.

Un entrepreneur chargé de dresser un inventaire de tous les biens religieux en 1790 nous décrit ainsi la chapelle de l’hôpital :

«...Ensuite est une église d'environ 80 pieds de long sur 24 pieds de large avec trois chapelles édifiées hors d'œuvre de ladite église, et sous une partie d'icelle, il y a des caves. Son entrée principale se trouve par une grille placée en face de la grande rue de Montmorency, place des Maïhurins. Attenant ladite église est une cour servant «d’inhumation au corps mort» de l'Hôtel-Dieu».

Au milieu du XVIIe siècle, l'Hôtel-Dieu allait en se délabrant et de nombreux travaux durent y être entrepris.

L'Église St Jacques au revenu modeste coûtait fort cher à réparer et n'était plus fréquentée par les paroissiens. Il en était de même pour l’église Notre-Dame à la veille de la Révolution.

Le Père Cotte, supérieur de l’Oratoire, fut curé de Montmorency de 1773 à 1782, puis son vicaire, le Père Bruneau lui succéda de 1782 à 1793.

Élisabeth Pochon

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Notes

(1) Sur l'église Notre-Dame, consulter l'article du Bulletin n°1

(2) Sur les Mathurins, consulter le Bulletin n°5.

(3) Sur les Oratoriens, consulter le Bulletin n°4

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