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Les Montmorency et le Canada

Une «Nouvelle France» où fleurissent les toponymes du vieux continent

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Carte du Québec
Carte du Québec.

Si 1'on regarde une carte du Québec, on ne peut qu'être frappé par le nombre de noms de lieux qui nous semblent familiers : voici, sur la rive gauche du Saint-Laurent, la chute Montmorency tandis qu'apparaissent sur la rive droite Montmagny, Lévis, Beaumont, Honfleur etc... Pourquoi les habitants venus dans la première moitié du 17e siècle, ont-ils choisi ces toponymes ? Pour pérenniser le souvenir de leurs villages ou de leur port d'embarquement ? Cela est évident en ce qui concerne Honfleur mais, pour d'autres noms tels Montmorency, Montmagny, Lévis, sans oublier Champlain ou Richelieu, ils ont surtout voulu rappeler le rôle joué sur place et en France par les hommes sans lesquels la colonisation dont les débuts furent si difficiles, eut été impossible..

Les difficiles débuts de la Nouvelle France

Après les expéditions de Jacques Cartier , financées par François 1er de 1534 à 1541, un demi-siècle s'écoule avant que les Français s'intéressent à nouveau à l'Amérique du Nord. C'est Henri IV qui permet, en 1597, la reprise de l'exploration et accorde à un dieppois le monopole du commerce des fourrures au Canada. Pour mener à bien son affaire, celui-ci y intéresse le commandant du port de Dieppe : le sieur De Chastes, qui crée une compagnie commerciale et entre en relations avec le géographe du Roy, Samuel Champlain car ce natif de Brouage est aussi fils d'un capitaine de marine et un navigateur confirmé. En 1603, Champlain s'embarque pour le premier de ses nombreux voyages ; il remonte le Saint-Laurent, observe les lieux, se renseigne sur les possibilités commerciales et l'implantation de bourgades et de fortins puis rentre en France pour découvrir que le décès de De Chastes, survenu en son absence, compromet ses projets ; 1'affaire doit être complètement repensée..

Heureusement, le Roy, intéressé par le récit du voyage et le rapport qui insiste sur les possibilités économiques et 1'intérêt stratégique (les Espagnols sont déjà en Floride) de ces territoires nomme, en 1604, un «gentilhomme de la Chambre» De Mons, «lieutenant du Roy pour la Nouvelle France» avec charge «d'établir la foi chrétienne, la puissance française, rechercher les mines, bâtir des forts et des villes, installer des garnisons»..

Champlain
Champlain.

Ambitieux programme où les intérêts privés rejoignent les préoccupations politiques : les terres lointaines, devenues un des éléments de la puissance des nations, attisent les rivalités. Après les Espagnols, ce sont les Anglais qui s'apprêtent à prendre pied en Amérique : leur premier établissement, Jamestown, sera fondé en 1607 et en 1620 accostera le Mayflower. Une nouvelle expédition est donc organisée avec 1'aide de l'Amiral de France et de Bretagne : Charles de Montmorency, seigneur de Meru et Damville. Ce troisième fils du Connétable, dont Brantôme nous dit que «on le tient aujourd'hui pour le plus digne homme du Conseil du roy et qui ait meilleure cervelle et meilleur avis» va aider à la réalisation du projet royal en mettant à la disposition de De Mons les chantiers et les installations portuaires de la côte atlantique, notamment ceux de Normandie car c'est de Honfleur que partira Champlain.

Si le Roi facilite l'expédition, il ne la finance pas ; De Mons doit s'associer à des marchands de Rouen, Saint-Malo et la Rochelle pour constituer une Compagnie à laquelle Henri IV accorde le monopole du commerce. Ce deuxième voyage dure deux ans et se révèle désastreux : la contrebande sévit au Canada, les associés ne rentrent pas dans leurs fonds car les Hollandais se sont emparés de navires chargés de fourrures et, en France, les marchands non membres de la Compagnie protestent contre le monopole et en obtiennent la révocation. De Mons, cependant, s'obstine, prépare une nouvelle traversée et obtient à nouveau, mais pour un an seulement, le monopole du commerce. Champlain, nommé lieutenant par De Mons qui reste en France, repart en avril 1608. Il doit lutter contre l'active contrebande des Basques et des Espagnols, et, pour résister au rigoureux hiver et aux Indiens, faire construire un petit fortin au fond de l'estuaire, à l'emplacement de ce qui va devenir Québec. Il explore la région, dresse des cartes, décrit et baptise les sites les plus remarquables ; c'est ainsi qu'il note dans son journal : «au bout de l'isle, il y a un torrent d'eau du costé du nort que j'ay nommé le sault de Montmorency» et, sur la carte qu'il a dressée en 1608, figure cette chute plus haute que celles du Niagara, ainsi nommée en 1'honneur de l'amiral Charles de Montmorency.

Chute de Montmorency
Chute de Montmorency.

Au printemps suivant, il remonte le Saint-Laurent et découvre la rivière des Iroquois, appelée plus tard Richelieu et le lac qui porte actuellement son nom. L'avenir semble prometteur, mais, à son retour en France, en 1610, deux faits remettent en cause le sort de la compagnie De Mons : la suppression du monopole provoquant la concurrence, entraîne la chute des prix et décourage les marchands tandis que l'assassinat d'Henri IV les prive d'un protecteur dont l'influence était indispensable. La versatile Régente, Marie de Médicis, dont l'autorité est contestée par les grands seigneurs hostiles aux Italiens de son entourage, (parmi lesquels Concini) n'offre pas à la compagnie une garantie suffisante de survie. Tandis que Champlain repart au Canada, c'est donc à la Cour, au milieu des intrigues, que se joue l'avenir de la Compagnie et celui de la Nouvelle France.

De puissants protecteurs s'intéressent au Canada et en rendent possible l'existence (1612-1642)

De Mons, trop petit gentilhomme, cherche parmi les grands seigneurs bien en cour le protecteur indispensable et finit par le trouver : en 1611, Charles de Bourbon, iComte de Soissonsest nommé «lieutenant général du Roy pour la Nouvelle France» mais, à peine est-il investi de cette charge qu'il décède ! Il faut reprendre les recherches, d'autant qu'en 1612 disparaît Charles de Méru. C'est Henri de Condé, son neveu par alliance, qui accepte, moyennant finances, de reprendre la charge ; ce prince du sang substitue à la compagnie de De Mons celle qu'il vient de créer : la Compagnie de Rouen qui, en contrepartie de l'engagement de financer la mise en valeur des territoires découverts outre-Atlantique, en y envoyant des cultivateurs et des artisans, a obtenu le privilège de la traite des pelleteries pour 11 ans (1613-1624). Champlain, réconforté, repart avec 4 franciscains récollets et quelques colons qu'il parviendra difficilement à convaincre de rester tant les conditions de survie sont éprouvantes. Il ignore que des problèmes ont à nouveau surgi en France. La Régente, pour défendre Concini, son conseiller très écouté, a fait embastiller le Prince de Condé passé dans l'opposition. Devenu inutile et même compromettant pour les marchands qui, bien que ne remplissant pas leurs obligations, veulent conserver le commerce des fourrures, il cède à leur souhait et vend pour 11000 écus sa lieutenance à son beau-frère le Duc Henri de Montmorency. Le nouveau «lieutenant général du Roy pour la Nouvelle France » est, comme son oncle Méru, amiral de France et va se montrer particulièrement efficace. Il renouvelle sa confiance à Champlain, confirme les pouvoirs dont il jouissait déjà au Canada sauf en matière commerciale, car pour obliger les marchands à favoriser enfin le peuplement, il crée sa propre compagnie : la compagnie de Montmorency ou (du nom des deux dirigeants) compagnie de Caen, à qui est accordé le monopole du commerce, au grand dam des actionnaires de la compagnie de Rouen qui portent l'affaire en justice. C'est finalement un arrêt du Roi qui, en 1622 met fin au conflit : une seule compagnie est reconnue, celle de Montmorency, mais elle doit s'ouvrir à tous ceux qui en feront la demande et des indemnités substantielles seront versées aux membres de la compagnie dissoute dont le bail court jusqu'en 1624.

Est-ce enfin le calme ? Tandis qu'au Canada, Champlain, installé à demeure, consacre son énergie à organiser le pays, à installer les colons et compte sur les hommes et les fonds venus de France, de nouveaux changements se produisent : en 1625, Henri de Montmorency cède sa charge à son neveu Henri de Lévis, duc de Ventadour ; cet homme pieux prend sa fonction à cœur pour «établir la foi chrétienne» au delà des mers, il y envoye les premiers jésuites, et encourage le peuplement. La colonie commence tout doucement à se développer et semble devenir un placement intéressant. C'est alors que Richelieu, surintendant du commerce et grand maître de la navigation, convainc Louis XIII de la nécessité de reprendre sous son contrôle le commerce outre-mer et l'expansion coloniale et de développer la force navale. Il fait donc pression sur Henri de Montmorency, qui démissionne de sa charge d'amiral en octobre 1626 ; tout est désormais confié au puissant cardinal, qui administre personnellement les ports de la côte atlantique et qui, pour profiter du commerce avec le Canada, dissout la compagnie de Montmorency et la remplace par la Compagnie des 100 Associés dans laquelle il a investi. Inquiet de l'attitude des protestants et de leurs alliés anglais qui aident la ville de la Rochelle à résister au Roi, il interdit le départ des huguenots français désireux de s'installer au Québec, privant ainsi ce territoire des recrues qui eussent été bien utiles pour mettre fin à la contrebande des fourrures que pratiquent impunément Hollandais et Anglais et pour résister à leurs attaques. Les guerres entre les nations européennes ont, en effet, des implications en Amérique et la situation au Canada évolue selon que la France est en paix ou en guerre avec ses voisins : Québec a été attaquée et prise par les Anglais pendant le siège de la Rochelle et l'entrée du Royaume dans la Guerre de Trente Ans prive le Canada de renforts en hommes et en garnisons.

I1 n'y a pas 500 habitants au Québec quand Champlain y meurt en 1635, deux lieux seulement sont habités : les petites villes de Québec et Trois Rivières. En 1636, arrive un nouveau gouverneur, le remplaçant de Champlain Charles Huault de Montmagny ; il est accompagné d'une compagnie de 300 soldats, de 3 Hospitalières de Dieppe, qui créent un dispensaire, tandis que les Ursulines viennent ouvrir la première école. Le temps de la simple exploration est terminé, commence celui de l'aménagement et de la mise en valeur. L'opinion française s’intéresse enfin au Canada : en 1642, le sieur de Maisonneuve débarque avec quelques compagnons pour créer, avec l’aide des Sulpiciens, une nouvelle ville : Ville-Marie de Montréal.

Des Montmorencéens s’installent au Québec

Le recensement effectué à la demande de l’intendant Talon en 1667 dénombre 3215 habitants soit 528 familles. Cette importante progression est dûe à l’arrivée régulière de colons ; il s’agit surtout d’hommes, jeunes et célibataires, assoiffés d’aventure ou simplement désireux d’acquérir des terres dans ce monde neuf où tout semble possible quand on a du courage. Quelques familles se sont aussi embarquées, laissant tout derrière elles. Elles viennent des régions côtières : de l’Aunis, de la Saintonge, pays dont Champlain était originaire ; puis de la Normandie, représentée par les natifs de Rouen et Caen, villes des marchands qui ont créé les compagnies commerciales, et surtout de Saint Malo et Honfleur, les ports où les marins qui ont déjà fait le voyage, décrivent cette vie si différente, ces larges espaces vierges et sans maîtres, où l’on devient propriétaire si l’on ne regarde pas à la peine. Le mouvement a ensuite gagné l’intérieur du royaume : 16% des recensés sont originaires du Perche ; tandis que l’Île de France, où sous l’influence des nobles et du clergé (Sulpiciens et Compagnie du Saint Sacrement) ont été recrutés de nombreux volontaires, a fourni 15% des colons. Parmi eux, un montmorencéen Guillaume Baucher , dont quelques descendants sont venus en 1991 en notre ville pour chercher d'éventuelles traces de la famille de leur ancêtre et découvrir son lieu d’origine. C’est ainsi que nous avons appris l’existence de l’«association des Familles Morency» et que nous avons trouvé dans leurs bulletins les renseignements qui nous ont permis de faire nos propres recherches dans les registres anciens de l’état civil de Montmorency et d’y trouver mention, en juillet 1625, du mariage d’Antoine Bauché, fils de Didier et Jacqueline Fons avec Marguerite Guilbert, fille de Nicolas et de Marie Bonhomme . De cette union sont nés à Montmorency 6 enfants : 3 filles et 3 fils dont l’un, Guillaume, né le 3 octobre 1630, est parti au Canada, où il a fait souche.

Pourquoi est-il parti ? Quand et où s'est-il embarqué ? nous n'avons que des suppositions. Antoine Baucher, son père, est décédé le 30 décembre 1648, laissant des enfants en bas âge ; René, le dernier, est né en 1645. Les terres à partager étaient-elles insuffisantes ? L'aîné des fils a-t-il décidé de ne plus être à charge ? Rêvait-il d'aventures ? Toujours est-il qu'il a su trouver les renseignements nécessaires à l'organisation de son départ. Dans quel port s'est-il embarqué ? Là encore, nous en sommes réduits aux hypothèses. Est-il parti de la Rochelle, de Saint-Malo ? N'est-ce pas plutôt de Honfleur plus proche de Paris, ce qui, le voyage étant plus rapide, lui permettait d'économiser quelques sols de son maigre pécule ? Supposons donc que Guillaume Baucher se soit embarqué à Honfleur ; sa dernière image du sol natal aura été, alors comme pour beaucoup avant et surtout après lui, la petite chapelle de Notre Dame de Grâce qui domine la ville.

Notre-Dame de Grâce
Notre-Dame de Grâce, à Honfleur.

Après une traversée plus ou moins éprouvante qui, quand tout va bien, dure de 20 à 30 jours, mais parfois de 2 à 3 mois, le voilà à Québec où il a dû facilement trouver à s'employer tant les bras manquaient.

Quant à la date de son départ, elle peut, avec beaucoup de vraisemblance, être fixée en 1653, car la coutume exigeait un séjour effectif de 3 ans avant de pouvoir acquérir une concession or, par un acte notarié, dressé le 2 avril 1656, Charles de Lauzon accorde : «à Guillaume Baucher le nombre de 3 arpents de terre, de front, sur le fleuve Saint-Laurent dans l'isle d'Orléans, en notre seigneurie de Lirec» moyennant la somme de 4 livres, 1 sol, 10 deniers à verser chaque premier d'octobre ainsi que 2 chapons vifs. Le voilà donc propriétaire d'une censive. La société nouvelle qui se crée au Canada reproduit en effet, celle de l'ancien régime français et conserve le système seigneurial, sous une forme atténuée toutefois, car les paysans, trop peu nombreux, ne peuvent êtres attirés que si les droits seigneuriaux qu'ils doivent verser, sont peu élevés. Son avenir semblant assuré, il lui est loisible de se marier et, Guillaume, à 26 ans, après le contrat de mariage signé le 29 septembre 1656, «par devant Guillaume Audouart, secrétaire du Conseil, estably par le Roy à Québecq, notaire en la Nouvelle France» épouse, en octobre, Marie Paradis, née 14 ans plus tôt à Mortagne au Perche et récemment arrivée avec ses parents. Le mariage, célébré par un missionnaire, le R. P Richard, «à la coste de Beauport, en la maison de Jean Guyon, » c'est-à-dire le grand-père maternel de l'épouse, fut ensuite consigné sur les registres de Notre Dame de Québec, seule paroisse existant alors.

De cette union, naîtront, de 1657 à 1681, 13 enfants dont 4 mourront en bas âge et deux autres avant 18 ans. C'est cette fécondité élevée, (le taux de natalité pouvant atteindre 60 pour 1000) qui explique, avec l'immigration, qui reste indispensable, l'essor du Québec. Pour nourrir sa nombreuse famille, Guillaume consacre tout son temps à la mise en valeur de son exploitation ; il lui faut, en 6 mois seulement, effectuer tous les travaux des semailles aux récoltes et engranger avant le long et rigoureux hiver : blé, orge, maïs, avoine, ainsi que les fèves et les pois qui constituent la base de l'alimentation, sans oublier le chanvre indispensable aux vêtements. Les résultats semblent avoir été satisfaisants puisqu'en 1666, les Baucher vendent leur terre et s'installent à Sainte Famille, dans une nouvelle ferme située, elle aussi, le long du fleuve. Ils exploitent alors, selon le recensement effectué à la demande de l'intendant Talon, 25 arpents de terre et possèdent 10 têtes de bétail.

Cette réussite, connue au vieux pays, incite René, le jeune frère de Guillaume, à le rejoindre et à s'installer dans l'isle d'Orléans, où il fera souche car de ses 4 mariages naîtront 18 enfants ! Il y acquiert, en avril 1701, 30 arpents de terre du sieur de Vaucour et, c'est dans cet acte de vente qu'apparaît pour la première fois 1'expression «Baucher dit Morency» qui sera, par la suite, utilisée pour désigner les deux frères. Les patronymes étant souvent les mêmes, l'habitude, en effet, a été prise, pour rendre l'identification plus aisée, soit d'ajouter un surnom au nom de famille, soit d'indiquer le lieu de naissance ; c'est ainsi que Guillaume et Pierre Baucher, natifs de Montmorency, sont désormais, dans tous les actes administratifs, appelés Baucher dit Morency. Cette dénomination sera conservée telle quelle par leurs descendants jusqu'au 19e siècle ; ils 1'abandonneront alors pour ne garder que le seul nom de Morency.

En ces débuts de la colonisation, le nombre des prêtres étant très faible, il n'existe pas de paroisses avec un clerc résidant, comme c'était le cas en France. Les fidèles attendent donc le passage d'un missionnaire pour célébrer les mariages (ce que firent, nous l'avons constaté, Guillaume et Marie) ou bien se rendent à Québec (les premiers nés de la famille y seront baptisés). Puis le nombre des ecclésiastiques augmentant, quelques paroisses sont créées dont l'une à Château Richer : c'est là que Guillaume et Marie sont confirmés en 1660 par le premier évêque du Canada Mgr de Laval. Enfin, c'est dans les registres de la paroisse de Sainte Famille qu'après 1666, sont mentionnés les baptêmes de leur demiers nés et leur inhumation. Guillaume et Marie, ne sachant pas écrire, n'ont pas signé leur contrat de mariage mais convaincus de l'importance de l'enseignement, ils enverront leurs filles chez les Ursulines de Québec. Marie y passe un an en 1676, moyennant le versement de 10 minots de blé puis Claire fréquente l'école 6 mois gratuitement en 1681. Quant aux garçons, nous en sommes réduits aux hypothèses : sans doute ont-ils acquis quelques rudiments de lecture et d'écriture mais ils ont surtout appris à gérer l'exp1oitation, à construire et entretenir les bâtiments et à fabriquer les outils indispensables : ce sont des agriculteurs, des charpentiers, des charrons et des menuisiers que réclament les campagnes québécoises.

L'espérance de vie est alors brève car la vie menée est épuisante ; c'est à 57 ans, en 1687, que décède Guillaume, laissant à sa veuve le soin d'élever les plus jeunes enfants dont le dernier Gervais n'a que 6 ans et de défendre le bien familial. Marie va, malgré quelques difficultés, défendre les intérêts de la famille avant de disparaître à son tour en 1708. Tous sont alors tirés d'affaires ; la famille s'est enracinée solidement au Québec. De nos jours, après 6 générations, 48 branches descendent des 2 fils de 1'ancêtre : Guillaume et Joseph. Leurs nombreux descendants dispersés au Canada et aux USA, se sont regroupés en une dynamique «Association des Familles Morency» dont nous remercions le bureau et particulièrement Madame Marguerite Morency, notre correspondante, pour tous les renseignements foumis et pour le chaleureux accueil réservé, cette année, à l'un d'entre nous par ces cousins de «la Belle Province» fidèles à sa devise «Je maintiendrai».

Mariage Guillaume Baucher
Mariage de Guillaume Baucher.
(Registre de Québec)

Bibliographie

H Deschamps , Les voyages de Samuel Champlain Presses Universitaires de France.

Cerbelaud-Salagnac, Les Français au Canada, éditions France Empire.

Le Bauché dit Morency, bulletin de l'association des familles Morency.

Jacqueline Rabasse

L'île d'Orléans
Carte de l'Île d'Orléans.

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