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Les Condé, nouveaux seigneurs de Montmorency

Après l'éxécution d'Henri II, dernier duc de Montmorency, Louis XIII confisque ses biens, puis, en 1633, les restitue aux trois sœurs du défunt. À Marguerite-Charlotte, Princesse de Condé, reviennent les terres de l'ancien duché que le roi érige en duché-pairie au profit d'Henri II de Bourbon. Prince de Condé, 1er Prince de Sang, son mari.

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Qui sont ces Bourbons, Princes de Condé ?

Portrait de Louis de Bourbon
Louis de Bourbon, prince de Condé, vers 1565.

Ils descendent du sixième fils de Saint Louis, Robert de France, comte de Clermont en Beauvaisis et de sa femme Béatrix de Bourgogne, Dame de Bourbon. De leur fils aîné, Louis 1er de Bourbon, nommé Duc et Pair de France en 1327, sont issues, outre la branche aînée (la branche ducale qui s'éteint en 1527 à la mort du Connnétable de Bourbon) quelques branches cadettes : Marche, Montpensier, Vendôme, qui ont conservé comme armoiries les fleurs de lys des Capétiens.

Seule subsiste, en 1527, la branche des Bourbons-Vendôme dont le chef, Charles, devient ainsi le 1er Prince de Sang.

Ce Charles de Bourbon, duc de Vendôme, fils de Marie de Luxembourg, Dame d'Enghien, a eu de sa femme Françoise d'Alençon 6 filles et 7 fils. Ce sont les 5 fils survivants qui nous intéressent, il s'agit de :

Antoine (1518—1562)
Épouse Jeanne d'Albret et devient ainsi Roi de Navarre,
François (1519-1546)
Comte d'Enghien, vainqueur de Cérisoles, mort sans postérité,
Charles (1523-1590)
Cardinal de Bourbon, sans postérité,
Jean (1528-1557)
Évêque, retourné à la vie laïque à la mort de son frère François dont il relève le titre de Comte d’Enghien ; mort en 1557, sans postérité,
Louis (1530-1569)
Le dernier, le Prince de Condé dont le titre est mentionné pour la première fois dans un texte rédigé le 1er novembre 1558, «au chastel de Condé en Brye» au nom de «Loys de Bourbon, Prince de Condé, Comte de Roucy etc...»

Nous savons que ce château situé a 12 kilomètres de Château-Thierry, dans l’Aisne, qui avait appartenu à Pierre de Luxembourg, Comte de Saint-Pol, était ensuite passé entre les mains de sa fille Marie de Luxembourg, Dame d'Enghien, qui l'avait ainsi fait entrer dans les biens des Bourbons et qu‘il était enfin échu à Louis de Bourbon, lors du partage effectué entre les trois frères survivants en 1557.

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Les Princes de Condé

Louis 1er Prince de Condé

Louis 1er Prince de Condé, va, comme son frère Antoine, passer à la Réforme et devenir l’un des chefs de l’armée protestante qu’il commande a Metz, St Quentin, Calais etc..

Blessé et fait prisonnier à Jarnac, il est achevé sur l’ordre du duc d‘Anjou, le futur Henri III en 1569.

De son premier mariage, avec Eléonore de Roye, est né un fils, Henri, qui lui succède et devient avec son cousin Henri de Navarre (le fils d‘Antoine) le chef de l’armée huguenote.

Henri 1er de Bourbon

Henri 1er de Bourbon , huguenot comme son père, échappe à la Saint Barthélémy en se convertissant, mais, une fois libre, il reprend la direction des armées protestantes. Époux de Marie de Clèves, puis, en secondes noces de Charlotte Catherine de la Trémoille, il meurt, en 1588, peut-être empoisonné par sa femme que l'on accuse d’être enceinte des œuvres d‘un page et de s’être débarassée d’un mari génant. Incarcérée à St. Jean d’Angély, elle y met au monde un fils posthume prénommé Henri.

Libérée 7 ans plus tard, elle se convertit au catholicisme tandis que son fils, 1er Prince du Sang et héritier du Trône --- car à cette date Henri IV n'a pas de fils légitime --- est élevé à la Cour dans la religion catholique.

Cet Henri II de Bourbon (1588-1646) n’accède pas au trône car un dauphin, le futur Louis XIII est né. Il épouse, en 1609 à Chantilly, sur ordre du Roi, Charlotte Marguerite de Montmorency (1).

Trois enfants, Anne Geneviève, Louis et Arnaud naissent de ce ménage mal assorti.

Tandis que la Princesse de Condé mène à Paris et à la Cour une vie brillante, son mari accumule pensions et charges qui le retiennent en province dans ses gouvernements de Berry, de Guyenne et de Bourgogne. On le dit avare, poltron et débauché, mais il est assez clairvoyant pour prendre en mains l’éducation de son fils aîné Louis qu’il fait venir à Bourges où il le confie aux Jésuites.

Devenu duc de Montmorency en 1633, Henri II meurt en 1646. Il est inhumé non dans la Collégiale, mais dans la chapelle qu'il a fait construire dans son château de Vallery, dans l’Yonne.

Louis II de Bourbon

Louis II de Bourbon, son fils, est le premier duc d'Enghien. Ce titre, que portera l'héritier des Condé jusqu'en 1804, provient d'une terre du Hainault proche de Mons, qui a appartenu aux Luxembourg, est passée aux Bourbons puis a été vendue en 1606 par Henri IV après que le titre en ait été transféré à la terre de Nogent-1e-Rotrou, érigée en duché-pairie sous le nom d’Enghien le François. Préparé par son père à la carrière des armes, il a également mené près de sa mère une vie fort mondaine, fréquentant notamment l'Hôtel de Rambouillet, dont il est devenu l’hôte assidu et où il a rencontré les belles «Précieuses», amies de sa sœur. Ce mondain, fier de son nom et de son rang, doit consentir au mariage, que, pour des raisons politiques, son père lui impose : à contrecœur, il épouse Claire Clémence de Maillé—Brézé, ume nièce de Richelieu mais n’acceptera jamais cette mésalliance.

À 22 ans, il remporte, à Rocroy, sa première victoire sur les Espagnols contre lesquels les Français sont en guerre; il les bat à nouveau à Lens en 1648. Ce prince orgueilleux, auréolé de ses victoires, paraît vite dangereux à la Régente et au Cardinal Mazarin. Il défend pourtant le trône lors de la Fronde des parlementaires en 1649, mais, se jugeant mal récompensé de sa fidélité, il intrigue et finit par être arrété (2).

Le Grand Condé
Le Grand Condé -- 1653
Tableau de Téniers le Jeune.

À peine libéré, il déclenche une seconde fronde, se bat contre l‘armée royale, puis se réfugie à Bruxelles, où il lutte dans les rangs de l'armée espagnole. Condamné à mort pour crime de lèse-majesté, il est déchu en novembre 1652 de tous ses titres et droits. Chantilly est laissé à l’abandon tandis que le duché de Montmorency est pris en charge par l'administration royale : la justice n‘est plus rendue sur place au nom du prince, mais au Châtelet au nom du Roi. Quand prend fin la guerre entre les deux royaunes, une clause du traité des Pyrénées (1659) règle le sort du Bourbon. Louis XIV lui accorde sa grâce : il peut rentrer en France où il retrouve ses biens et ses charges, mais le Roi, rancunier, s’en méfie et le tient à l’écart de la Cour. Il s’installe alors à Chantilly, qu'il remet progressivement en état, retrouve lentement les bonnes grâces du Roi, qui consent à venir lui rendre visite en 1671 et lui confie de 1667 à 1675 un commandement dans ses armées. Ses dernières années sont marquées par les infirités qui le retiennent loin de la Cour où, d’ailleurs, sa présence est peu souhaitée, sa tolérance religieuse et sa réputation de libre—penseur étant de moins en moins admises alors que la politique religieuse du Souverain est de plus en plus dure (la révocation de l'Édit de Nantes est de 1685). Il se convertit cette même année et meurt l’année suivante. Il est, comme son père, inhumé dans la chapelle de Valléry qui devient la nécropole des Bourbons et le restera jusqu’en 1727, date à laquelle le château sera vendu.

Henri-Jules de Bourbon (1643-1709)

Henri-Jules de Bourbon (1643-1709) marié à Anne de Bavière est devenu Prince de Condé et Duc de Montmorency en décembre 1686.

Il ne portera ce dernier titre que peu de temps car Montmorency devient Enghien.

Le maréchal de Luxembourg, fils de Montmorency-Boutteville, a, en effet, acheté les terres de Beaufort en Champagne et en a obtenu de Louis XIV, en mai 1688, l‘érection en duché.

Ce Montmorency, devenu duc (de Beaufort) souhaite vivement reprendre le titre de duc de Montmorency.

Après de laborieux pourparlers, le prince de Condé consent enfin à renoncer au titre mais garde les terres du duché et tous les droits y afferant, c‘est ainsi qu’avec l’accord du Roi, le duché champenois devient en octobre 1689, duché de Montmorency, tandis que ce dernier prend, en novembre, le nom de duché—pairie d’Enghien. Montmorency est désormais, et pour un siècle et demi, nommé Anguien ou Enghien dans tous les actes administratifs ; par contre, dans la vie courante, l‘ancienne appellation reste en usage : comme l'écrivait la marquise de Sévigné à Bussy-Rabutin «nous ne pouvons souffrir ce changement... il nous faudra donc dire cerises d‘Anguien au lieu de cerises de Montmorency

Quant aux Montmorencéens, mis devant le fait accompli, ils ne se résignent pas à ce changement et, dès que cela leur sera possible, en 1790 puis en 1832, ils multiplieront les démarches pour obtenir de redonner à leur cité son «véritable» nom.

Jacqueline Rabasse

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Notes

(1) Voir l‘article de R. Russel dans la revue N° 12.

(2) Voir l'article de J. Rabasse dans le N° 10 de la revue




Généalogie simplifiée des Bourbon
Généalogie simplifiée des Boubons-Vendômes.

Montmorency-Beaufort
Situation géographique de Montmorency-Beaufort.

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